Le Journal de Quebec

Ian Anderson n’a jamais suivi de cours de flûte

Le fondateur de Jethro Tull s’est montré très généreux lors d’une rencontre

- YVES LECLERC

« Nous sommes le pire groupe de festival. Notre musique n’est pas facile d’approche et je dis toujours aux organisate­urs de ne pas nous offrir de contrat et d’épargner leur argent. Les gens vont venir nous voir et se demander ce que c’est cette affaire-là. »

Généreux, jouant quelques airs de flûte et racontant quelques anecdotes savoureuse­s, Ian Anderson, de la formation Jethro Tull, a inauguré de belle façon, hier, cette série de quatre entretiens publics avec des artistes qui se produiront au Festival d’été de Québec.

Le chanteur, flûtiste et guitariste anglais a répondu durant 70 minutes aux questions de l’animateur Mike Gauthier et à quelques-unes provenant de la trentaine de fans présents dans le salon Dufferin de l’hôtel Hilton.

« Lorsque tu vas dans un festival, tu veux boire de la bière, un verre de vin et entendre quelque chose de familier, même si tu ne connais pas trop le groupe qui est en vedette. Ce n’est pas ce que tu as lorsque c’est Jethro Tull », a-t-il laissé tomber, en riant.

QUELQUES AIRS

Ian Anderson a même sorti sa flûte de son boîtier pour interpréte­r quelques extraits de Living in the Past, Bourrée, de Jean-sébastien Bach, de l’ouverture de Thick as a Brick et quelques notes de Smoke on the Water de Deep Purple.

Ian Anderson est un musicien très humble. Il a raconté avoir abandonné la guitare, à l’âge de 18 ans, après avoir entendu jouer Eric Clapton.

« Je me suis dit que j’étais peut-être mieux de me trouver autre chose pour gagner ma vie. J’ai pris une flûte, j’ai soufflé dedans et il ne se passait rien. J’ai réussi, enfin, après trois mois, à en sortir une première note. C’était en décembre 1967. Il y en a eu, ensuite, une deuxième et une autre. Je pouvais jouer du rock et du blues sur un instrument qui n’avait aucun rapport avec la musique rock. C’est ma contributi­on accidentel­le au monde de la musique rock », a-t-il précisé.

PAS DE CALIBRE

L’âme de Jethro Tull avoue n’avoir jamais suivi de leçons sur cet instrument. Il a tout appris par lui même.

« Je serais incapable d’en jouer dans un orchestre symphoniqu­e. Je ne suis pas un flûtiste traditionn­el et je ne suis pas de ce calibre », a laissé tomber le musicien de 70 ans.

Ian Anderson a composé la plupart des chansons de Jethro Tull à la guitare acoustique. « J’écrivais beaucoup dans les chambres d’hôtel et je ne voulais pas énerver les voisins avec des sonorités de flûte », a-t-il dit, expliquant qu’il avait mis une heure, environ, pour écrire le titre Living in the Past.

PAS FACILE

Détail amusant, le musicien raconte que les orchestres symphoniqu­es qui interprète­nt, parfois, la musique de Jethro Tull, ont souvent de la difficulté avec le début du classique Thick as a Brick.

« Ce n’est pas quelque chose de complexe, pour un musicien qui a une formation classique, mais pour une raison que je suis incapable d’expliquer, ça ne marche jamais très bien. Je prends toujours une grande respiratio­n, avant, car il y a 50 % des chances que ça foire. C’est soit interprété trop rapidement où les tonalités ne sont pas les bonnes. Ça peut devenir cauchemard­esque », a-t-il dit.

Ian Anderson ne croyait pas que cet album, lancé en 1972, était pour connaître du succès à l’extérieur de la Grande-bretagne, en raison de son humour très britanniqu­e. Il a été numéro un aux États-unis.

« J’imagine, quelque part, que la musique ne devait pas être trop mauvaise. C’était l’ère du rock progressif et on avait ce momentum avec nous », a-t-il mentionné.

 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? Ian Anderson, chanteur, guitariste et flûtiste de Jethro Tull, a sorti son instrument de prédilecti­on et il a joué quelques airs lors d’un entretien public ouvert aux détenteurs de laissez-passer du Festival d’été.
PHOTO SIMON CLARK Ian Anderson, chanteur, guitariste et flûtiste de Jethro Tull, a sorti son instrument de prédilecti­on et il a joué quelques airs lors d’un entretien public ouvert aux détenteurs de laissez-passer du Festival d’été.

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