Le Festival de jazz annule les représentations de SLĀV
Les opposants à la tenue du spectacle SLĀV — Une odyssée théâtrale à travers les chants d’esclaves, au Théâtre du Nouveau-monde de Montréal, ont accueilli comme un « soulagement » l’annonce de l’annulation de toutes les représentations de la controversée création.
L’organisation du Festival international de Jazz de Montréal, qui présentait le spectacle en collaboration avec le TNM, en a fait l’annonce, hier, au terme de plusieurs jours de controverse.
« Nous tenons à nous excuser auprès des personnes qui ont été blessées, et évidemment cela n’était pas du tout notre intention, a mentionné l’organisation. Pour le Festival international de Jazz de Montréal, l’inclusion et le rapprochement entre les communautés sont essentiels. Nous avons pris la décision avec l’artiste Betty Bonifassi d’annuler les représentations du spectacle dans le cadre du Festival. »
En tout, 16 représentations de SLĀV devaient être données au TNM, du 26 juin au 14 juillet. Seules les trois premières auront finalement été présentées.
MANIFESTANTS
Dès le premier soir, une centaine de personnes ont manifesté devant le théâtre, affirmant que le spectacle représentait une appropriation raciste de la culture noire.
Instigateur des manifestations, l’artiste Lucas Charlie Rose a affirmé au Journal être soulagé de l’annulation du spectacle. « Mais attendre une semaine pour l’annuler, c’est quand même beaucoup de temps », a-t-il ajouté.
Dan Philip, président de la Ligue des Noirs du Québec, s’est montré d’accord avec cette annulation, affirmant que le spectacle ne « donnait pas l’histoire ou la réalité de l’esclavage » et qu’il ne s’agissait que « d’actes folkloriques ».
Hospitalisée depuis quelques jours pour une triple fracture du pied, la chanteuse Betty Bonifassi a écrit sur sa page Facebook être « dépassée » par les événements et qu’elle n’avait « absolument pas voulu cela ». Le metteur en scène Robert Lepage a quant à lui dit qu’il réagirait dans les prochains jours.