Federer louange Auger-aliassime
WIMBLEDON | Roger Federer, qui a facilement atteint hier le troisième tour au tournoi de Wimbledon, a vu défiler suffisamment de bons joueurs durant sa carrière pour être en mesure d’identifier ceux qui peuvent devenir de futures étoiles au sein du circuit.
Lorsqu’on lui demande son opinion au sujet des jeunes Canadiens Denis Shapovalov et Félix Auger-aliassime, le Suisse n’est pas à court de compliments.
« Denis n’a que 19 ans et il est déjà l’un des meilleurs joueurs au monde, a-t-il dit cette semaine. Je suis un grand partisan de son style spectaculaire. De plus, c’est un très bon gars. Il soulève un bel enthousiasme chez les amateurs de tennis au Canada. Il est bien conseillé avec Martin Laurendeau qui travaille à ses côtés. Je connais Martin depuis longtemps et c’est un excellent entraîneur. »
DOMMAGE POUR GRANBY
Federer a aussi à l’oeil Auger-aliassime, un jeune joueur de 17 ans classé au 152e rang mondial, à qui il prédit une belle carrière.
On n’a cependant pas eu l’occasion de voir Auger-aliassime à l’oeuvre sur le gazon cet été, les dirigeants de Tennis Canada ayant jugé préférable de le laisser poursuivre son développement au cours des tournois sur terre battue en Europe jusqu’à la fin de juillet.
Les amateurs de tennis de la région de Granby ne pourront donc pas voir Auger-aliassime en action au tournoi Challenger Banque Nationale à la fin du mois. Félix participe aujourd’hui aux quarts de finale du tournoi sur terre battue de Marbourg, en Allemagne.
« Je comprends que c’est une décision difficile à accepter pour les organisateurs des tournois de Gatineau et de Granby, mais on doit penser en fonction de l’avenir de Félix et privilégier son développement », a expliqué Louis Borfiga, le responsable de l’élite à Tennis Canada.
« On croit que la terre battue représente la meilleure surface pour le développement du talent de Félix, et il a d’ailleurs obtenu de très bons résultats en défendant son titre de champion au tournoi de Lyon et en atteignant la finale à celui de Blois », a-t-il précisé.
« Il se retrouve en quart de finale au tournoi Challenger de Marbourg et il lui restera ensuite deux tournois à disputer en Europe avant de revenir au Québec pour amorcer la saison sur le ciment. Il est assez facile de passer de la terre battue à une surface dure. Je ne suis pas inquiet pour lui. »
IL VOIT LOIN ET GRAND
Borfiga, qui se dit très heureux des résultats obtenus jusqu’à maintenant par Milos Raonic, Denis Shapovalov et Eugenie Bouchard en simple à Wimbledon, voit loin et grand en ce qui concerne Félix Auger-aliassime.
« Il n’a pas encore 18 ans [il les aura le 8 août] et il faut prendre notre temps avec lui, a-t-il expliqué. Félix a été fort occupé depuis les qualifications à Roland-garros et il aurait été ridicule de lui demander d’essayer de se qualifier pour le tournoi de Wimbledon. Il peaufine son talent sur la terre battue et cette décision qu’on a prise, de concert avec son entraîneur Guillaume Marx, je peux vous assurer que Félix l’approuve à 100 %.
Il a très bien compris notre démarche et je crois qu’un jour, Félix aura la chance de gagner le tournoi de Roland-garros. Ça se prépare des années à l’avance… » a confié Borfiga au Journal.
EUGÈNE LAPIERRE APPROUVE
Eugène Lapierre, le directeur du tournoi de la Coupe Rogers à Montréal, approuve la décision de Borfiga et de Marx, même s’il se dit déçu pour les organisateurs des tournois de Gatineau et de Granby.
« Il est important de regarder le portrait dans son ensemble, a-t-il dit lorsque rencontré sur le site de Wimbledon. Louis et Guillaume estiment que le talent de Félix se développera mieux en participant à des tournois en Europe. Leur plan semble fonctionner puisque Auger-aliassime fait bonne figure dans les tournois jusqu’à maintenant. À 17 ans, il est comme un joueur de hockey très prometteur qui fait ses classes dans la Ligue américaine. »
Lapierre est de retour à Montréal après avoir pris part à plusieurs réunions à Wimbledon, dont celle de L’ATP qui a officialisé le retour de la Coupe du monde en janvier 2020.
Ça viendra concurrencer la Coupe Davis, que L’ITF tente de réformer. Des bourses de 17 millions de dollars seront offertes pour attirer les joueurs. Cette compétition, qui regroupe 24 équipes, avait disparu en 2012, faute de succès auprès des joueurs.
Lapierre aurait aimé que L’ATP et L’ITF puissent travailler ensemble dans ce dossier au lieu de se quereller.
« JE CROIS QU’UN JOUR, FÉLIX AURA LA CHANCE DE GAGNER LE TOURNOI DE ROLAND-GARROS » – Louis Borfiga