Été meurtrier
Plus de décès que durant la crise du verglas
Le bilan mortel de la canicule qui s’achève aujourd’hui n’a cessé de s’alourdir dans le sud de la province, une trentaine de personnes ayant succombé à la chaleur accablante.
Sur les 38 morts, 18 sont décédés à Montréal, 7 en Estrie, 6 en Mauricie, 6 en Montérégie et 1 à Laval, selon un décompte des directions de Santé publique, hier.
Durant la journée, la température a dépassé les 34 degrés Celcius dans la métropole.
C’est sans compter la qualité de l’air qui s’est peu à peu détériorée, forçant Environnement Canada à émettre un avertissement de smog dans la nuit de mercredi à hier.
« Le soleil réagit avec l’oxyde d’azote pour créer de l’ozone. Il s’agit d’un gaz irritant qui affectera les personnes qui ont des problèmes respiratoires ou cardiaques. Il y a eu une certaine accumulation de jour en jour », précise Alexandre Parent, d’environnement Canada.
Le nombre grandissant de personnes décédées en raison de la chaleur accablante n’est pas sans rappeler la canicule survenue en 2010.
106 MORTS EN 2010
Ce n’est qu’à la suite d’une étude de plusieurs mois que le Directeur de santé publique de Montréal avait été en mesure de spécifier que la chaleur avait entraîné la mort de 106 personnes dans la grande région de Montréal.
À cette époque, la chaleur intense avait duré cinq jours et les températures avaient dépassé les 33 °C le jour avec un indice humidex entre 42 et 45 °C.
Le mercure n’était pas descendu en bas de 20 °C la nuit.
Au cours de la dernière semaine, la canicule devrait avoir duré sept jours.
Le mercure a monté tout près des 37 °C, en battant un record de plus de 76 ans avec un indice humidex allant jusqu’à 45 °C. Les nuits sont aussi restées chaudes avec 22 ou 23 °C au thermomètre.
« Je juge la vague actuelle plus sévère que la précédente, soutient le météorologue Gilles Brien, qui croit que le nombre de décès pourrait augmenter. À 37 °C, c’est une température extrême. Les nuits au-dessus de 21 °C, ça commence à comporter un danger parce que la chaleur ne peut pas se dissiper. »
TROP TÔT
Pour la Direction régionale de santé publique de Montréal, il est cependant trop tôt pour établir si cette canicule sera plus meurtrière que la précédente.
« C’est sûr que le risque augmente avec la durée, affirme le Dr David Kaiser. C’est vraiment à partir de mercredi soir jusqu’à [aujourd’hui] qu’on devrait le voir. Pour le moment, avec 18 décès à Montréal, on ne se rapproche pas de 106, mais c’est très difficile avec des canicules de grande durée de faire des liens directs. »