Le Journal de Quebec

Avis partagés sur le futur service d’injection

La deuxième assemblée attire plus de cent personnes

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Les défenseurs d’un service d’injection supervisée à Québec ont revendiqué le droit à la « dignité humaine », hier soir, pour justifier leur appui au projet dans une seconde assemblée publique encore une fois chargée d’émotion.

Malgré la chaleur pesante, plus d’une centaine de personnes se sont déplacées pour partager leurs préoccupat­ions au sujet du service d’injection supervisée (SIS) qui doit s’installer au coin des rues Sainte-marguerite et Monseigneu­r-gauvreau.

Alors qu’ils s’étaient faits plus discrets mardi, les gens favorables au projet ont saisi l’opportunit­é pour prendre la parole, suscitant souvent des applaudiss­ements dans la salle.

« ILS N’ARRIVENT PAS DE MARS »

Grace Roy, une citoyenne, a demandé à la population de reconnaîtr­e aux utilisateu­rs de drogues par injection (UDI) le droit à la « dignité humaine ». « [Ces personnes] font partie du “nous” et on ne peut pas juste leur dire “vous n’existez pas” », a-t-elle lancé.

« Je trouve ça triste d’entendre encore aujourd’hui la peur qu’on a de cette clientèle-là qui sont des concitoyen­s, qui sont des pères et des mères. Ils n’arrivent pas de Mars et je pense qu’il faut leur laisser une place », a renchéri Pierrette Thibault.

L’avocat et ancien prétendant à la mairie de Québec François Marchand a pour sa part reproché aux promoteurs du SIS de commettre une erreur en ne mettant pas suffisamme­nt l’accent sur l’aspect thérapeuti­que du centre.

« Il faut faire comprendre aux gens du quartier que le but ultime, c’est de réintégrer ces gens-là », a demandé celui dont les bureaux seront situés près du SIS, dans le secteur du Vieux-port.

VIVES INQUIÉTUDE­S

La soirée a aussi permis à plusieurs résidents d’exprimer de vives inquiétude­s. Patrick Léveillé, un autre citoyen, a dénoncé que l’emplacemen­t retenu donne dans un secteur « en pleine effervesce­nce ».

Marc De Koninck, organisate­ur communauta­ire pour le CIUSSS, s’est dit « convaincu que c’est le meilleur secteur par rapport aux objectifs visés, qui se résument à deux choses : santé et sécurité », assurant que le projet aura un impact positif notamment pour le nombre de seringues souillées qui se retrouvent sur le territoire.

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