Le Journal de Quebec

La cour est pleine !

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Comme le dit Marc Bergevin dans le communiqué diffusé aux médias, le Canadien n’a pas le contrôle de l’état de santé de Shea Weber. Cette citation donne l’impression par contre que Bergevin cherche à se défendre dans un dossier qui lui a attiré une pluie de critiques depuis deux ans.

Une transactio­n majeure ne s’évalue pas habituelle­ment dans un tel laps de temps. Mais dans ce cas-ci, il n’y a plus rien à ajouter. La cour est pleine !

Tout ce qu’on peut dire, c’est que les Predators de Nashville sont gagnants dans l’échange qui leur a valu de mettre la main sur P.K. Subban en retour de leur ancien capitaine.

ENCORE HUIT ANS DE CONTRAT

L’écart de quatre ans séparant les deux joueurs était un facteur préoccupan­t au départ. On pensait que Bergevin aurait pu obtenir un à-côté, en plus de Weber. Quelque chose comme un choix de deuxième ou troisième ronde, ou encore un joueur de la Ligue nationale.

La transactio­n a coûté cher aussi financière­ment au Canadien, qui a versé des primes d’engagement de huit millions à Weber à chacune de ses deux premières saisons à Montréal.

Subban aura touché, lui aussi, un total de 16 millions en bonis des Predators à la fin de son contrat. Mais son entente n’a plus que quatre ans à parcourir comparativ­ement à huit ans pour Weber. Ce dernier touchera un salaire moins élevé lors des quatre dernières années de son contrat, mais ça pourrait le mener en principe à 40 ans.

Déjà qu’il n’était pas le défenseur le plus rapide, on est en droit de s’interroger sur sa durabilité avec les deux opérations qu’il a subies ces derniers temps.

QUELLE TRANSPAREN­CE ?

D’autre part, le Canadien n’a pas respecté sa promesse de faire preuve d’une plus grande transparen­ce dans cette affaire. L’organisati­on a at- tendu plus de deux semaines pour annoncer que Weber avait subi une interventi­on au genou droit. A-t-on songé à cacher la chose ? Qu’on ne vienne pas nous dire que les médecins avaient besoin de 16 jours pour se prononcer sur la durée de l’absence du vétéran. Non, mais quel gâchis ! Pendant ce temps, Subban file le parfait bonheur. Il fait partie d’une équipe qui a des chances légitimes de remporter la coupe Stanley.

La cause des jeunes patients de l’hôpital de Montréal pour enfants est toujours parmi ses priorités. Il sera en ville le 30 août à l’occasion du troisième gala de sa fondation.

La vie est belle sur tous les fronts. Il se prélasse actuelleme­nt en Europe en compagnie de sa nouvelle amie de coeur, la skieuse américaine Lindsey Vonn.

Le Canadien vient très loin dans ses pensées.

UN CONTRAT POUR PACIORETTY

Passons au dossier Max Pacioretty. Dimanche dernier, Bergevin a indiqué qu’aucune négociatio­n n’était en cours pour accorder une prolongati­on de contrat à son capitaine. La situation a peut-être évolué depuis, mais pourquoi le Tricolore n’en viendrait-il pas à une entente avec Pacioretty ?

Cela placerait l’organisati­on dans une meilleure position si elle cherche toujours à échanger son joueur. Car plus le temps passera, plus la valeur de Pacioretty baissera sur le marché des transactio­ns.

Bergevin ne devrait pas attendre de se retrouver dans une situation comparable à celle des Islanders avec John Tavares. Les Islanders se sont retrouvés les mains vides au bout du compte.

On peut d’ailleurs s’interroger sur la façon dont Tavares a géré son affaire. Il aurait pu dire à Garth Snow durant la saison que son plan était de poursuivre sa carrière avec les Maple Leafs de Toronto.

Ça aurait été la moindre des choses, considéran­t la relation de longue date qui unissait les deux camps. Ça aurait permis à l’ancien directeur général des Islanders de négocier une transactio­n avec Lou Lamoriello, qui curieuseme­nt lui a chipé son poste.

Mais le Canadien peut-il se départir de Pacioretty, quand on y pense ?

Pour finir le plat, Phillip Danault et le nouveau venu Joel Armia ont porté leur cause contractue­lle en arbitrage. Espérons qu’ils n’auront pas à aller jusque-là. Les problèmes sont déjà assez nombreux comme ça.

Le Canadien n’a pas respecté sa promesse de faire preuve d’une plus grande transparen­ce

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