Le Journal de Quebec

Un créateur audacieux, éclectique et totalement libre

Neil Young a été une influence pour plusieurs artistes québécois

- YVES LECLERC

Avec son audace, son éclectisme et une très grande liberté de création, Neil Young a influencé des artistes de toutes les génération­s. Serge Fiori, Richard Séguin, Tire le coyote et Patrick Norman avouent être de grands fans de cette légende canadienne du monde de la musique qui se produira pour la première fois dans la Vieille Capitale.

Serge Fiori vivra, ce soir, avec son ami Richard Séguin, son baptême Neil Young. Il s’attend à vivre la chose comme un ado de 15 ans.

« J’écoutais beaucoup la musique de Crosby Stills and Nash, lorsque j’étais adolescent. J’aimais ça, mais je trouvais ça trop esthétique. Neil Young est arrivé avec eux et c’est comme s’il leur avait donné un gros coup de poing sur la gueule. Ça m’a tout de suite marqué et ça a marqué bien du monde », a-t-il raconté.

Le chanteur et guitariste d’harmonium dit avoir surtout été influencé par le côté humain du personnage.

« C’est quelqu’un qui va au fond des choses, qui est socialemen­t impliqué, qui prend des chances musicaleme­nt et qui va loin. Et ce qui est tripant avec lui, c’est qu’il va partout et toujours avec la même drive, la même hargne et avec, aussi, beaucoup de douceur. Il est complet », a-t-il lancé. Richard Séguin admire la vérité, la profondeur, l’émotion et grande liberté d’expression que l’on retrouve chez Neil Young. « Il a toujours été en marge et c’est ça qu’on salue chez lui. C’est un grand compositeu­r dans la même catégorie que Dylan, Cohen et Bruce Springstee­n », a-t-il indiqué.

UN GÉNIE DE LA GUITARE

Les titres Sugar Mountain, Helpless, Harvest Moon, This Note’s for You et Rockin’ in the Free World sont, selon Séguin, cinq chansons phares du répertoire de l’auteur, compositeu­r et interprète de 72 ans. « Il a écrit Sugar Mountain en 1964 à l’âge de 19 ans. Cette chanson, qui est d’une maturité incroyable, est le point de départ d’un grand auteur qui s’annonce », a-t-il précisé. Neil Young, ajoute-t-il, est capable de grands moments paisibles et d’être habité par le côté furieux de la guitare électrique, faisant référence à ces aventures sur le « 220 » avec le Crazy Horse. « Il arrive parfois à des réactions épidermiqu­es furieuses. C’est un génie de la guitare distorsion et la rage prime, parfois, sur le son parfait. C’est quand même le parrain du grunge », a-t-il lancé. Benoit Pinette (Tire le coyote) avait 17 ans et il commençait à gratter la guitare lorsqu’il a découvert Neil Young. « Mon plus vieux frère avait la compilatio­n Decade et je suis tombé là-dessus. J’avais été happé par sa manière de livrer les chansons, leur simplicité et l’énergie qu’il avait. Ce fut ma porte d’entrée dans la musique folk rock et folk country », a-t-il raconté. Les disques Harvest, Tonight’s the Night, On the Beach et Comes a Time sont, pour lui, des incontourn­ables, « Je pourrais écouter sans arrêt On the Beach. C’est un album qui a vieilli extrêmemen­t bien » , a fait remarquer celui qui a déjà repris les titres Roll Another Number ( On the Road) et Heart of Gold. Patrick Norman parle d’un artiste qui a été très important dans la culture canadienne et d’un auteur-compositeu­r extraordin­aire « J’aimais sa façon de jouer, qui est un peu fuckée et un peu extra-terrestre. Ce fut une révélation pour moi. Il ose, il s’amuse et il explore beaucoup. Il a perdu des fans en cours de route, mais il a été en chercher d’autres », a-t-il fait remarquer.

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PHOTOS LES ARCHIVES 1. Serge Fiori 2. Richard Séguin 3. Benoit Pinette (Tire le coyote) 4. Patrick Norman

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