Le Journal de Quebec

L’équipe s’effrite

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se municipale karine.gagnon@quebecorme­dia.com

Saluée par des gens de l’opposition à l’hôtel de Ville, la décision du conseiller municipal Raymond Dion de démissionn­er d’équipe Labeaume pour siéger comme indépendan­t ne dit au contraire pas grandchose qui vaille.

En mai, Jonatan Julien, bras droit du maire Labeaume depuis 2013, claquait la porte du parti après s’être fait reprocher publiqueme­nt, et en son absence, de l’avoir échappé dans le dossier de la centrale de police. La confiance envers le chef était ébranlée, la décision de M. Julien de siéger désormais comme indépendan­t était tout à fait compréhens­ible.

La situation est très différente dans le cas de M. Dion. Après avoir siégé pendant plus de 10 ans au sein d’équipe Labeaume, il viendrait de réaliser qu’il veut « pouvoir s’exprimer au besoin » et de voter librement. Il affirme aussi qu’il a « besoin d’autre chose ».

On peut très bien comprendre que M. Dion n’était plus heureux au sein d’équipe Labeaume. Depuis sa nomination comme président du RTC, et au terme d’une performanc­e des plus mitigées à cet égard, il s’était vu confiné à un rôle beaucoup plus mineur.

Par respect pour les citoyens, qui auraient ainsi pu voter en toute connaissan­ce de cause, il aurait toutefois dû prendre une décision avant l’élection de novembre.

Le conseiller disposait alors de tous les éléments qui le conduisent aujourd’hui à ce changement de cap. Je ne crois pas que « l’épisode Julien » l’ait réellement motivé en ce sens.

SIGNAL NÉGATIF

Quant à la ligne de parti, elle n’a pas empêché M. Dion de demeurer avec Équipe Labeaume depuis 2007. Au fil des ans, les divers témoignage­s recueillis chez d’anciens élus du parti démontrent que le maire n’a pas un caractère facile, loin de là, mais qu’il y a bel et bien place à discussion.

Après les débats à huis clos, la majorité l’emporte et le chef prend une décision. Si on fonctionna­it autrement, les activités et les projets de la Ville s’en trouveraie­nt vite paralysées et ce ne serait pas dans l’intérêt commun.

Au-delà de ces considérat­ions, ce nouveau départ aura au moins le bénéfice d’ajouter une voix dissidente, même si M. Dion a rarement fait les interventi­ons les plus appropriée­s. Quant au leadership du maire, il n’a jamais été aussi ébranlé en 11 ans.

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