L’équipe s’effrite
Saluée par des gens de l’opposition à l’hôtel de Ville, la décision du conseiller municipal Raymond Dion de démissionner d’équipe Labeaume pour siéger comme indépendant ne dit au contraire pas grandchose qui vaille.
En mai, Jonatan Julien, bras droit du maire Labeaume depuis 2013, claquait la porte du parti après s’être fait reprocher publiquement, et en son absence, de l’avoir échappé dans le dossier de la centrale de police. La confiance envers le chef était ébranlée, la décision de M. Julien de siéger désormais comme indépendant était tout à fait compréhensible.
La situation est très différente dans le cas de M. Dion. Après avoir siégé pendant plus de 10 ans au sein d’équipe Labeaume, il viendrait de réaliser qu’il veut « pouvoir s’exprimer au besoin » et de voter librement. Il affirme aussi qu’il a « besoin d’autre chose ».
On peut très bien comprendre que M. Dion n’était plus heureux au sein d’équipe Labeaume. Depuis sa nomination comme président du RTC, et au terme d’une performance des plus mitigées à cet égard, il s’était vu confiné à un rôle beaucoup plus mineur.
Par respect pour les citoyens, qui auraient ainsi pu voter en toute connaissance de cause, il aurait toutefois dû prendre une décision avant l’élection de novembre.
Le conseiller disposait alors de tous les éléments qui le conduisent aujourd’hui à ce changement de cap. Je ne crois pas que « l’épisode Julien » l’ait réellement motivé en ce sens.
SIGNAL NÉGATIF
Quant à la ligne de parti, elle n’a pas empêché M. Dion de demeurer avec Équipe Labeaume depuis 2007. Au fil des ans, les divers témoignages recueillis chez d’anciens élus du parti démontrent que le maire n’a pas un caractère facile, loin de là, mais qu’il y a bel et bien place à discussion.
Après les débats à huis clos, la majorité l’emporte et le chef prend une décision. Si on fonctionnait autrement, les activités et les projets de la Ville s’en trouveraient vite paralysées et ce ne serait pas dans l’intérêt commun.
Au-delà de ces considérations, ce nouveau départ aura au moins le bénéfice d’ajouter une voix dissidente, même si M. Dion a rarement fait les interventions les plus appropriées. Quant au leadership du maire, il n’a jamais été aussi ébranlé en 11 ans.