Le Journal de Quebec

Un avocat du fisc plaide coupable à deux accusation­s

Il a reçu une absolution conditionn­elle assortie d’une probation de 3 ans pour « communicat­ions répétées »

- KATHLEEN FRENETTE

Un avocat civiliste à l’emploi de l’agence du revenu du Québec a plaidé coupable, hier, à deux accusation­s de « communicat­ions répétées ». Il a reçu une absolution conditionn­elle assortie d’un don de 1000 $ et d’une période de probation de trois ans.

Me Dominique St-hilaire semblait déjà exaspéré, hier matin, lorsqu’il s’est présenté au palais de justice de Québec où son dossier avait été ramené devant la juge Sonia Rouleau.

Questionné à savoir s’il « désirait plaider coupable », l’homme de 50 ans a répondu tout de go « qu’il acceptait de le faire » et non « qu’il désirait le faire » puisque « rares sont ceux qui désirent plaider coupables », a dit le civiliste. Il a ajouté qu’il plaidait coupable pour éviter « un paquet de choses ».

La poursuivan­te au dossier, Me Mélanie Paré, a ensuite fait un résumé des accusation­s qui s’échelonnen­t sur une période d’un peu moins d’un an entre 2016 et 2017.

En preuve, elle a déposé un volumineux document d’au moins deux pouces contenant « les multiples échanges textos et messages faits » entre l’accusé et les victimes. Des messages qui ne contenaien­t toutefois « aucune menace ou propos violent ».

Un fait considéré par la poursuite et l’avo- cat de la défense Me Yves Desaulnier­s pour suggérer de façon commune au tribunal l’absolution conditionn­elle.

« LA VRAIE VICTIME, C’EST MOI »

Les avocats ont également tenu compte de l’absence d’antécédent judiciaire, de l’emploi occupé par l’accusé et du désir des victimes qui ne veulent plus de contact avec l’homme de loi.

« Déjà là, quand on parle de victimes, moi ça me heurte parce que la vraie victime ici, c’est moi », a dit l’homme au verbiage incessant.

Selon ce qu’il a raconté, deux anciennes conjointes auraient porté plainte contre lui après qu’il les a poursuivie­s.

« Étonnammen­t, une semaine après, j’ai reçu la visite des policiers et là, l’enfer a pris des proportion­s incroyable­s… Je n’ai plus d’amis, je ne peux plus venir ici, tout le monde me regarde comme un pestiféré », a-t-il ajouté.

Il a aussi précisé qu’encore aujourd’hui « moi je suis médicament­é, moi j’ai manqué trois ans d’ouvrage, moi j’ai encore des problèmes de santé physique, de santé mentale. J’ai encore des problèmes d’hypervigil­ance, de crise de panique, de crise d’anxiété. »

Avant que la juge ne lui impose sa peine, le civiliste a tenu à dire qu’il n’avait d’autre « choix » que d’accepter la sentence, mais qu’il n’y avait, selon lui, « pas de justice ».

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Me Dominique St-hilaire au palais de justice de Québec, hier.

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