Un avocat du fisc plaide coupable à deux accusations
Il a reçu une absolution conditionnelle assortie d’une probation de 3 ans pour « communications répétées »
Un avocat civiliste à l’emploi de l’agence du revenu du Québec a plaidé coupable, hier, à deux accusations de « communications répétées ». Il a reçu une absolution conditionnelle assortie d’un don de 1000 $ et d’une période de probation de trois ans.
Me Dominique St-hilaire semblait déjà exaspéré, hier matin, lorsqu’il s’est présenté au palais de justice de Québec où son dossier avait été ramené devant la juge Sonia Rouleau.
Questionné à savoir s’il « désirait plaider coupable », l’homme de 50 ans a répondu tout de go « qu’il acceptait de le faire » et non « qu’il désirait le faire » puisque « rares sont ceux qui désirent plaider coupables », a dit le civiliste. Il a ajouté qu’il plaidait coupable pour éviter « un paquet de choses ».
La poursuivante au dossier, Me Mélanie Paré, a ensuite fait un résumé des accusations qui s’échelonnent sur une période d’un peu moins d’un an entre 2016 et 2017.
En preuve, elle a déposé un volumineux document d’au moins deux pouces contenant « les multiples échanges textos et messages faits » entre l’accusé et les victimes. Des messages qui ne contenaient toutefois « aucune menace ou propos violent ».
Un fait considéré par la poursuite et l’avo- cat de la défense Me Yves Desaulniers pour suggérer de façon commune au tribunal l’absolution conditionnelle.
« LA VRAIE VICTIME, C’EST MOI »
Les avocats ont également tenu compte de l’absence d’antécédent judiciaire, de l’emploi occupé par l’accusé et du désir des victimes qui ne veulent plus de contact avec l’homme de loi.
« Déjà là, quand on parle de victimes, moi ça me heurte parce que la vraie victime ici, c’est moi », a dit l’homme au verbiage incessant.
Selon ce qu’il a raconté, deux anciennes conjointes auraient porté plainte contre lui après qu’il les a poursuivies.
« Étonnamment, une semaine après, j’ai reçu la visite des policiers et là, l’enfer a pris des proportions incroyables… Je n’ai plus d’amis, je ne peux plus venir ici, tout le monde me regarde comme un pestiféré », a-t-il ajouté.
Il a aussi précisé qu’encore aujourd’hui « moi je suis médicamenté, moi j’ai manqué trois ans d’ouvrage, moi j’ai encore des problèmes de santé physique, de santé mentale. J’ai encore des problèmes d’hypervigilance, de crise de panique, de crise d’anxiété. »
Avant que la juge ne lui impose sa peine, le civiliste a tenu à dire qu’il n’avait d’autre « choix » que d’accepter la sentence, mais qu’il n’y avait, selon lui, « pas de justice ».