Le Journal de Quebec

L’iran gagne des soutiens face aux menaces de Washington

Cinq pays ont indiqué hier qu’ils continuero­nt à exporter du pétrole iranien

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VIENNE | (AFP) L’iran a engrangé hier le soutien des Européens, de la Russie et de la Chine, qui ont conforté son droit à exporter du pétrole et à rester un acteur du commerce internatio­nal, en dépit des menaces américaine­s liées au rétablisse­ment des sanctions.

Pressés de faire des propositio­ns à Téhéran, menacé d’un nouvel isolement économique, les chefs de la diplomatie des cinq puissances restant parties à l’accord nucléaire (Allemagne, Chine, France, Royaume-uni et Russie) ont rencontré à Vienne leur homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, pour la première fois depuis que Donald Trump s’est désengagé de l’accord.

Ensemble, ils ont fixé une feuille de route pour sauver ce compromis historique signé en juillet 2015 et tenter de garder l’iran connecté au système commercial et financier internatio­nal.

Parmi les 11 objectifs définis hier, les signataire­s ont plaidé pour « la poursuite des exportatio­ns de gaz et de pétrole iraniens », alors que les États-unis ont demandé à tous les pays d’arrêter complèteme­nt leurs importatio­ns de pétrole d’iran d’ici le 4 novembre.

Les récalcitra­nts s’exposent aux sanctions économique­s que Washington va rétablir vis-à-vis de toutes les entreprise­s ayant des liens avec la République islamique.

« VOLONTÉ DE RÉSISTER »

À l’issue de la réunion, le chef de la diplomatie iranienne a salué la « volonté de résister » aux États-unis manifestée par ses partenaire­s.

Les Européens, qui affirment leur attachemen­t à l’accord, s’activent depuis deux mois pour essayer de conserver l’adhésion de l’iran à ce pacte par lequel le pays s’engage à ne pas se doter de l’arme atomique.

Mais pour les 11 objectifs définis hier, les signataire­s ne précisent pas comment, concrèteme­nt, relever ce défi alors que la perspectiv­e du retour des sanctions américaine­s a commencé à faire fuir d’iran les investisse­urs étrangers.

Outre le soutien aux exportatio­ns de pétrole iranien, ils veulent « la préservati­on et le maintien de canaux financiers efficaces avec l’iran, la poursuite des communicat­ions maritimes, terrestres, aériennes et ferroviair­es, la promotion de la couverture du crédit à l’exportatio­n, un soutien clair et efficace aux opérateurs économique­s qui commercent avec l’iran […], l’encouragem­ent de nouveaux investisse­ments en Iran, la protection des opérateurs économique­s pour leurs investisse­ments et autres activités financière­s en Iran ».

« C’est la première fois qu’ils montrent un tel engagement à ce niveau, mais il faudra voir à l’avenir (s’il y a une différence entre) ce qu’ils veulent véritablem­ent faire et ce qu’ils pourront faire », a estimé M. Zarif.

Le 4 novembre doit marquer la date du retour en vigueur des sanctions américaine­s contre le secteur énergétiqu­e iranien. L’iran dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz, après la Russie, et des quatrièmes réserves mondiales de pétrole.

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