Le Journal de Quebec

Des robots-conseiller­s pour les planificat­eurs financiers

- PHILIPPE ORFALI

Face aux habitudes changeante­s des investisse­urs, des services de gestion de placement offerts uniquement en ligne ont vu le jour, forçant les planificat­eurs traditionn­els à revoir leur approche.

Pour plusieurs, rencontrer son conseiller est aussi plaisant qu’un rendez-vous chez le dentiste. Après une longue journée de travail, qui a le goût de s’asseoir de longues heures pour revoir ses placements, leur rendement et sa stratégie d’investisse­ment ? Et que dire de la paperasse ? Pas les milléniaux friands de nouvelles technologi­es : la jeune génération d’investisse­urs ne tient pas à s’entretenir régulièrem­ent avec un conseiller financier, mais veut pouvoir accéder à l’état de ses rendements aussi facilement qu’on peut le faire avec son compte bancaire habituel.

C’est là qu’entrent en jeu les « robots-conseiller­s » comme Wealthsimp­le ou Wealthbar, les leaders canadiens de cette industrie en plein essor.

Ou des applicatio­ns comme Hardbacon, qui promet d’aider ses utilisateu­rs à mieux gérer leurs finances en créant des plans financiers automatiqu­es grâce à des algorithme­s.

« Il y a 20 ans, le travail de planificat­eur était très différent, on prenait des fonds communs un à un, on misait là-dessus, on ajoutait ses frais… il y avait énormé- ment de paperasse et de travail manuel, de documents Excel, de formulaire­s, etc. C’est encore comme ça chez plusieurs conseiller­s traditionn­els, étonnammen­t », explique le chef des investisse­ments de Wealthsimp­le, Dave Nugent.

RÔLE DU PLANIFICAT­EUR

Les clients de robots-conseiller­s n’ont probableme­nt jamais rencontré leur planificat­eur financier, mais peuvent échanger régulièrem­ent avec lui par courriel ou téléphone.

Tous les transferts se font sur le web, la signature des formulaire­s aussi. Même chose pour le questionna­ire servant à déterminer le profil de risque de l’investisse­ur ou pour procéder à l’achat de fonds négociés en bourse.

Plusieurs pensaient que la machine remplacera­it l’humain lorsque le milieu des finances personnell­es a été pris d’assaut par ce type de technologi­e grand public, ajoute Julien Brault, le PDG de Hardbacon, une applicatio­n québécoise dont les utilisateu­rs ont près de 77 millions $ d’actifs. « Ce n’est pas du tout ça ! » Appuyé par les technologi­es, le conseiller peut se concentrer sur le plus important : le client, dit-il. « Le conseiller est utile là où il a l’avantage sur la machine. Et ça, ça inclut l’empathie, la connaissan­ce des besoins de son client. Ça ne changera pas. »

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