Le Journal de Quebec

Les mineurs aux gros bras en voie de disparitio­n

- DAVID PRINCE

ROUYN-NORANDA | Les mineurs aux gros bras avec le visage plein de suie sont en voie de disparitio­n alors que les robots prennent de plus en plus leur place sous terre.

Le summum de l’automatisa­tion se déroulera à la future mine d’or Horne 5 de Ressources Falco à Rouyn-noranda.

Le minerai sera entièremen­t transporté par des véhicules autonomes sans chauffeur qui seront supervisés à partir de la surface. L’entreprise aimerait que le forage soit le plus automatisé possible, mais admet qu’il y a encore du travail à faire pour y arriver.

La mine souhaite également que les lingots soient coulés par des robots.

SALLE À LA SURFACE

À la surface, il y aura une immense salle où des employés recevront plein d’informatio­ns par ordinateur sur ce qui se passe sous terre. Ils pourront ainsi envoyer leurs commandes aux robots.

Il y aura bien quelques mineurs pour faire du forage et du support de terrain, car ce type de travail demande de voir la roche et d’y aller avec son instinct. Mais la grande majorité des employés ne descendron­t même pas sous terre.

« Les gens nous disent que la technologi­e va enlever des emplois. C’est le contraire. Sans cette technologi­e, la mine n’aurait jamais pu voir le jour parce qu’elle n’aurait pas été rentable en raison de la faible teneur. On n’aurait pas pu investir un milliard $ dans la technologi­e », soutient le vice-président aux relations communauta­ires chez Ressources Falco, Claude Léveillée.

PÉNURIE D’EMPLOI

Grâce à sa mine totalement automatisé­e, Ressources Falco estime être capable d’amener des travailleu­rs qui n’auraient jamais eu accès au domaine minier avec les mines traditionn­elles.

« Notre objectif n’est pas de vider les autres mines de leurs travailleu­rs. Puisque ce sera un travail moins physique et qu’il y aura moins de travail sous terre, on pense engager plus de femmes, d’autochtone­s, de personnes plus âgées et des personnes handicapée­s. C’est un autre aspect qui est très intéressan­t à l’automatisa­tion », soutient M. Léveillée.

D’ailleurs, cette mine devrait embaucher des gens avec un niveau de formation plus élevé que les mines traditionn­elles en raison de la technologi­e utilisée.

« Nous aurons beaucoup de technicien­s et d’universita­ires. Ça va prendre des gens capables d’analyser les données », a dit M. Léveillée.

800 M$

Il y a deux semaines, l’entreprise Redevances Aurifères Osisko a investi entre 180 et 200 M$ dans le projet Horne 5. Or, Ressources Falco doit encore trouver 800 M$ pour construire sa mine. Ressources Falco prévoit engager 525 travailleu­rs pendant 15 ans. Si tout va comme prévu, la mine pourrait entrer en exploitati­on en 2021 ou 2022.

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PHOTO DAVID PRINCE Claude Léveillée, vice-président aux relations communauta­ires de Ressources Falco à Rouyn-noranda.

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