Le Journal de Quebec

Des solutions logiques pour de nouveaux revenus à la SAAQ

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La Société de l’assurance automobile du Québec vient finalement d’officialis­er la disponibil­ité prochaine de l’immatricul­ation personnali­sée.

À compter du 27 juillet, vous pourrez donc commander en ligne votre plaque, laquelle devra comporter un maximum de sept caractères qui, bien sûr, ne formeront aucun message haineux ou jugé inadmissib­le. Quel sera le vôtre ? GOHABGO ? TJRSKC ? FIATSCO ? Qui sait jusqu’où pourrait mener votre imaginatio­n.

Évidemment, tout cela a un prix. Pour ce faire, vous devrez débourser 250 $, puis 34,50 $ supplément­aires par an. Une somme considérab­le, mais qui constitue un revenu supplément­aire, perçu en toute transparen­ce, pour la SAAQ. Pourquoi ? Parce que le consommate­ur est libre d’accepter de verser ce montant à un organisme qui, hélas, pige souvent dans nos poches pour de mauvaises raisons.

DES EXEMPLES ?

Prenez alors la taxe sur la cylindrée des moteurs, exigée si celle-ci est supérieure à 4 litres. Une taxe désuète, qui vise bien sûr à décourager les acheteurs de se procurer des véhicules énergivore­s, mais qui ne cible pas correcteme­nt les plus gros pollueurs.

Pourquoi ? Tout simplement parce que plusieurs véhicules dotés de grosses mécaniques consomment aujourd’hui moins que certains modèles à plus petite cylindrée. Par exemple, une puissante Chevrolet Camaro à moteur V8 de 6,2 litres, pour laquelle on débourse une surprime annuelle de 290 $, consomme en moyenne 11,9 litres aux 100 km, soit un litre de moins que le Jeep Wrangler à moteur de 3,6 litres, sans surprime. Ou encore, la camionnett­e Ram à V8 de 5,7 litres (235 $ de surprime annuelle) qui affiche la même cote de consommati­on qu’une camionnett­e Nissan à moteur 4,0 litres (35 $ de surprime). Pour être logique, il faudrait donc s’attarder aux cotes d’émission de CO2 et appliquer les surprimes en conséquenc­e. Mais il semble hélas ! que ce soit trop complexe à gérer.

Autres frais inadmissib­les ? Le permis de conduire, aujourd’hui facturé annuelleme­nt (alors qu’on vous facturait aux deux ans dans le passé), et sur lequel on vous impose une charge supplément­aire si vous êtes aussi camionneur, motocyclis­te ou même conducteur d’un véhicule de type Can-am Spyder. Pourtant, ces conducteur­s ont tous dû suivre des cours théoriques et pratiques supplément­aires, étant de ce fait jugés meilleurs conducteur­s que la moyenne. Dans cette optique, pourquoi devrait-on leur facturer des sommes supplément­aires ? Certaineme­nt pas pour la sécurité…

MISE À NIVEAU

De ce fait, plutôt que d’exiger des sommes sans fondement pour le renouvelle­ment d’un permis de conduire, je suis d’avis qu’une mise à niveau sous forme de cours de conduite, donnée chaque cinq ans aux frais du conducteur, serait logique.

L’automobili­ste pourrait ainsi se familiaris­er avec les plus récentes modificati­ons au code de la sécurité routière, et se remémorer certaines règles oubliées avec les années. Pensez au nombre d’automobili­stes qui n’ont aucune notion de ce qu’est une voie de dépassemen­t. À ceux qui circulent le soir avec les feux éteints. Ou encore à ceux qui tournent en double à une intersecti­on sans même réaliser qu’ils enfreignen­t la loi. Des exemples, il y en a des milliers, parce que l’automobili­ste québécois n’est pas éduqué. Les notions qui consistent à adopter une bonne position de conduite, à conduire avec des technologi­es d’assistance à la conduite (freins ABS, contrôle dynamique de stabilité, etc.) ou même à bien positionne­r ses rétroviseu­rs constituen­t pour plusieurs du chinois. Pire encore, certains automobili­stes n’ont jamais pris de leçons de conduite. Imaginez…

J’irais même jusqu’à octroyer un rabais sur le permis de conduire à ceux qui choisiraie­nt sur une base volontaire de suivre un cours avancé de conduite hivernale. Une autre source de revenus potentiell­e pour la SAAQ et qui, bien entendu, contribuer­ait aussi à rendre nos routes plus sécuritair­es. Parce qu’après tout, nous conduisons dans la neige et le froid pendant environ 40 % d’une année…

INSPECTION MÉCANIQUE

Oui. Voilà une autre source de revenus potentiell­e pour la SAAQ. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a qu’au Québec que les véhicules de promenade ne subissent jamais d’inspection mécanique, sauf si celle-ci a été exigée à la suite d’une « opération minoune ».

Prenez par exemple le cas de l’ontario, où chaque fois qu’une voiture change de main, elle doit subir une inspection mécanique en bonne et due forme. Cela contribue bien sûr à augmenter la sécurité sur nos routes, sachant que de nombreux automobili­stes négligents roulent chez nous avec de véritables tombeaux sur roues.

Il faut rappeler que l’une des responsabi­lités de la SAAQ est de faire en sorte que nos routes soient sécuritair­es. Et je n’évoque évidemment pas l’état de la chaussée, mais bien l’adoption de règles visant à diminuer les risques d’accidents et de décès. Il est évidemment facile de jeter le blâme d’un accident sur la vitesse, sur la fatigue ou l’alcool. Or, jamais vous n’entendrez qu’un décès sur nos routes a été causé parce que la voiture impliquée était littéralem­ent bonne pour la casse.

Et pourtant, des pneus usés à la corde, des pièces de suspension arrachées et des freins littéralem­ent non fonctionne­ls, il y en a sur nos routes, et sans doute plus que partout ailleurs au pays.

Et vous pensez que ces voitures sont aptes à réagir adéquateme­nt en situation d’urgence ? Bien sûr que non. Alors, qu’attend donc la SAAQ pour mettre en place un système d’inspection qui permettrai­t de minimiser les risques d’accident ?

Évidemment, loin de moi l’idée de vouloir extirper encore plus de sous de la poche des automobili­stes. L’adoption de ces règles viserait aussi à réajuster à la baisse des tarificati­ons actuelleme­nt injustifié­es de la SAAQ et qui n’ont aucun impact sur la sécurité routière ou même sur l’environnem­ent.

Suis-je rêveur ? Est-ce qu’il est utopique de penser que la SAAQ accepterai­t de se creuser les méninges pour mettre en place une des mesures et une tarificati­on visant à faire des Québécois de meilleurs automobili­stes ? Je ne crois pas. Après tout, si d’autres provinces ont emboîté le pas depuis longtemps, pourquoi le Québec ne ferait-il pas de même ?

À compter du 27 juillet, vous pourrez donc commander en ligne votre plaque

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