Le Journal de Quebec

Enivrant et abouti

- SANDRA GODIN

« Dans quelques mois, le pot va être légal. Ce serait un bon moment pour commencer à pratiquer », a lancé Matt Holubowski à un public qu’il invitait à rêver au son de sa musique planante, hier, à Place d’youville.

Matt Holubowski nous a fourni la drogue nécessaire pour être complèteme­nt enivrés. Sous un éclairage tamisé, comme il en a l’habitude, la foule attentive s’est laissée hypnotiser sans résistance par les nuances de sa voix feutrée, sa douceur et son charisme.

Si la mise en scène était dépouillée, les pièces, elles, étaient loin de l’être. Les arrangemen­ts avaient du coffre grâce à six musiciens, dont un trio de cordes et une guitare électrique qui égratignai­t les pièces folks.

« Quand on fait de la musique planante, on se fait souvent dire qu’il faut que ce soit “up la vie” », a plaidé le chanteur avant de faire un pied nez aux normes avec une magnifique chanson a capella.

Malheureus­ement, comme c’était aussi le cas avec The Folly of Pretending, le bruit ambiant des gens qui circulaien­t dans la rue ne nous a pas permis de nous laisser bercer pleinement par les séquences les plus planantes. La magie n’a pas opéré autant qu’en salles.

Entre le répertoire de ses deux albums, Old Man et Solitudes, lancé il y a deux ans déjà, le chanteur nous a fait cadeau du nouveau matériel. Il a aussi dédié Loser, une reprise de Beck, à Donald Trump.

Après plus d’une centaine de dates de sa tournée Solitudes partout au Québec, Matt Holubowski, qui s’est bâti une solide cohorte de fidèles loin des radios et des projecteur­s, a offert un concert abouti, simple et vibrant. Il ne restera pas un secret québécois bien gardé très longtemps.

OUBLIER LE FROID

C’est avec les prouesses vocales qu’elle se permet sur les chansons de ses deux albums que Rebecca Noelle (finaliste de la saison 5 de La Voix) nous a fait oublier le froid, en ouverture de la soirée.

Juste après, le français Apollo Noir a fait basculer le public dans une autre dimension avec sa curieuse musique électro expériment­ale, ses bruits futuristes et ses beats psychédéli­ques.

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PHOTO SIMON CLARK Matt Holubowski à la place D’youville dans le cadre du Festival d’été de Québec.

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