Le secteur de l’auto craint la perte de 100 000 emplois
OTTAWA | (Agence QMI) Si la guerre commerciale entre les ÉtatsUnis et le Canada frappe l’industrie automobile, 100 000 emplois pourraient être menacés au pays, prévient un rapport publié hier.
La Corporation des associations de détaillants d’automobiles (CADA) craint que des tarifs américains de 25 % sur les véhicules canadiens, suivis par une réplique équivalente de la part du Canada, aient un impact « catastrophique ».
HAUSSE DES PRIX
En plus des 100 000 emplois perdus dans le secteur manufacturier, un tel scénario provoquerait également une hausse du prix des véhicules neufs de 5000 $ à 9000 $, selon le rapport de la CADA.
« Il n’y a pas de plus grande menace qui pèse sur l’économie canadienne », s’est inquiété l’économiste en chef de l’organisation, Michael Hatch, en conférence de presse hier à Ottawa.
Le département du commerce américain a lancé en mai une enquête sur les importations automobiles aux États-unis, un processus qui pourrait mener dans quelques mois à l’imposition de tarifs douaniers sur les véhicules canadiens.
Le cas échéant, les détaillants automobiles souhaitent que le Canada s’abstienne d’imposer des mesures de représailles, comme il l’a fait pour les tarifs américains sur l’acier et l’aluminium.
SE PRÉPARER AU PIRE
« L’escalade ne peut pas durer éternellement. Il faut regarder d’autres solutions », a déclaré le président de la CADA, Huw Williams, suggérant plutôt aux deux parties de régler leurs différends à la table des négociations sur l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
L’association croit toutefois que le fédéral doit se préparer au pire et être prêt à intervenir.
En cas de tarifs sur l’industrie automobile, elle demande une exemption de taxe sur la vente de tout véhicule neuf au pays, ainsi que la mise en place d’un programme de remplacement des vieux véhicules polluants.
Selon les chiffres mis de l’avant par la Corporation des associations de détaillants d’automobiles, deux millions de véhicules canadiens sont vendus aux États-unis chaque année, c’est-à-dire 80 % de la production canadienne.