Le Journal de Quebec

La chaleur intense fait le bonheur des vignerons

La récolte pour le vin pourrait être « extraordin­aire »

- MARIE-ÈVE DUMONT

La semaine de canicule qui vient de se terminer a fait rager bien des Québécois, mais elle fait le bonheur des vignerons, qui pourraient profiter d’une récolte « extraordin­aire ».

« C’est formidable. Ce coup de chaleur et d’humidité, c’est vraiment parfait », se réjouit Charles-henri de Coussergue­s, propriétai­re du vignoble de l’orpailleur à Dunham.

Les vignerons croient que si la tendance se maintient, la récolte 2018 pourrait être l’une des meilleures des dernières années.

« Il est tôt dans la saison, mais ça s’annonce extraordin­aire, se réjouit Guillaume Leroux, copropriét­aire du vignoble Val Caudalies à Dunham. En 2016, on avait battu des records de taux de sucre dans les raisins et si ça continue comme ça, on devrait battre ce record. »

MARGE DE MANOEUVRE

La canicule a même permis de prendre de l’avance sur le développem­ent habituel de la vigne.

Cette situation donne une marge de manoeuvre considérab­le aux vignerons, au cas où l’automne ne serait pas aussi chaud que souhaité, explique également Michael Marler, propriétai­re du vignoble Les Pervenches à Farnham.

« Si ça continue et qu’on a une fin de saison normale, on a le potentiel pour une bonne année. On en profite et on rêve à un beau millésime », sourit-il.

Les vignes aiment bien la chaleur intense comme celle qui s’est abattue sur le Québec cette semaine.

« Les vignes ont un rendement supérieur à la moyenne cette année [en raison de la chaleur], et jusqu’à présent, on n’a aucune maladie non plus », précise Anthony Carone du vignoble Carone, situé à Lanoraie, dans Lanaudière.

Cette chaleur engendre des raisins plus matures, qui se gorgent de sucre.

« La plante accumule de la chaleur et profite de la lumière », soutient le propriétai­re du vignoble biologique Négondos de Mirabel, Mario Plante. « Elle le redonne ensuite aux fruits au cours de l’été. On devrait donc avoir des produits d’assez grande qualité. »

ARROSAGE

Les vignerons se souviennen­t qu’à pareille date l’an dernier, il avait plu abondammen­t et le temps était plus froid, ce qui avait causé un retard dans le cycle de la vigne.

Heureuseme­nt, le mois de septembre chaud avait « sauvé » la récolte. Seul bémol : le temps très chaud est dommageabl­e pour les nouvelles vignes. Elles devaient donc être arrosées régulièrem­ent.

DUR POUR LES TRAVAILLEU­RS

Les vignerons se croisent aussi les doigts pour qu’il n’y ait pas de grêle ou de vents violents dans les prochaines semaines, ce qui pourrait tout gâcher. La chaleur intense a rendu également le travail extérieur fort difficile pour les travailleu­rs.

« C’est indécent [la grosse chaleur d’après-midi], ce qui fait que l’on a divisé les horaires. On commençait à 5 h le matin jusqu’à 11 h. On prenait un bon trois heures de pause. On se baignait, on prenait ça relax, on revenait vers 16 h », explique à son tour Stéphane Lamarre, du vignoble Château de cartes, situé à Dunham, en Montérégie.

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CHARLES-HENRI DE COUSSERGUE­S Vigneron

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