Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis une femme de 63 ans. J’ai travaillé comme serveuse tout en élevant nos deux enfants. Il y a trois ans, à la demande de mon mari qui était lui-même à la retraite, j’ai pris la mienne. Très vite mon moral a décliné, à mesure que je devenais son esclave, sa bonne à tout faire, mais surtout, son souffre-douleur à plein temps. Ça n’avait jamais été un homme conciliant ni agréable à vivre, mais là c’est devenu l’enfer.

Je l’entends à longueur de journée me dire ses niaiseries, et le pire, c’est que je les croie. Je n’ai jamais eu une grande estime de moi, et il est en train de saper le peu qui me reste. Le ménage n’est jamais à son goût, ma cuisine est fade et manque de variété, et s’il se lève du mauvais pied, c’est moi qu’il accuse d’être de mauvais poil.

Pour couronner le tout, notre fils qui a une petite fille de quatre ans vient de quitter sa conjointe, et il m’en tient responsabl­e. D’après lui, sous mon influence et celle de ma famille de cons comme il surnomme les miens, notre fils va ruiner sa vie et celle de son enfant. Rien de ce que je fais ne trouve grâce à ses yeux, et il se demande quotidienn­ement pourquoi il m’endure. Ça m’affecte au point d’implorer le ciel pour qu’il m’inflige un cancer qui me tuera au plus sacrant. Même l’aide que j’apporte à mon fils, il trouve ça dérisoire. Comment changer la perception qu’il a de moi ? Viviane

C’est déplorable de constater que vous n’êtes capable de vous considérer qu’à travers le regard de cet être sans chaleur humaine. Depuis quand avez-vous décidé de lui laisser un aussi grand espace dans votre vie, lui qui se complaît à projeter sur vous ses propres failles et ses incompéten­ces ? Non, mais un peu de nerf. Il faut impérative­ment que vous repreniez le pouvoir sur votre destinée.

Le problème de votre fils c’est le sien, pas le vôtre. Et votre mari projette sur vous sa propre incompéten­ce à l’aider en vous rendant responsabl­e sans raison. Il faut renverser la vapeur et ne plus le laisser vous envahir ainsi. Il faut apprendre à lui répliquer pour qu’il réalise à quel point il est injuste et manque d’empathie envers les autres. Il est temps aussi qu’à la moindre critique sur votre cuisine ou sur votre façon de faire le ménage, vous lui remettiez les armes entre les mains pour qu’il se débrouille tout seul. Si vous n’êtes pas capable de faire ça par vous-même, allez consulter pour obtenir un soutien profession­nel. Mais de grâce, cessez de vous laisser faire sans réagir.

Comment les gens sensés et surtout à jeun vont-ils composer avec une société en devenir qui va être dans les vapes ? Et ça, pendant que les tireurs de ficelles, autant ceux du gouverneme­nt que les propriétai­res vendeurs de cannabis vont avoir le nez collé sur les gros profits à engranger. Comme ce sont les $$$$ qui mènent le monde, au diable la santé mentale des jeunes ! Comme vous l’écrivez ce matin, il importe d’encadrer cette réalité qui est à nos portes. Mais qui va payer pour les dégâts ? Je trouve qu’à cet égard vous faites preuve d’un positivism­e naïf. Bien sûr qu’il nous faudra apprendre à composer avec cette réalité, mais composer avec quoi ? Les bienfaits de se geler la bine ? Gilles

Je vais vous répondre par des données scientifiq­ues. En ce qui concerne la dépendance, il est de notoriété publique qu’il est plus facile de devenir alcoolique que de ne pas pouvoir se passer de cannabis. Quant à l’incidence sur la santé des substances consommées, l’alcool arrive au premier rang de la dangerosit­é devant l’héroïne et le crack, alors que la marijuana arrive au 8e rang.

Penséedujo­ur Une erreur qui te rend humble, c’est mieux qu’un succès qui te rend arrogant. – Anonyme

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