Le Journal de Quebec

SHAPOVALOV GÉRER LA PRESSION

- Pierre Durocher lpdurocher­jdm c pierre. durocher @quebecorme­dia.com

WIMBLEDON | Denis Shapovalov avait raison d’être furieux en quittant le court après sa défaite subie jeudi face au Français Benoît Paire à Wimbledon.

Après avoir dominé la première manche 6-0 face à un rival qui avait la jambe gauche recouverte d’un bandage et qui semblait prêt à rendre les armes rapidement, le Canadien de 19 ans est tombé dans le piège de croire que Paire était cuit.

Shapovalov s’est mis à jouer nerveuseme­nt et on l’a même senti désemparé à la fin lorsqu’il a constaté que la victoire lui filait entre les doigts. On l’a vu gesticuler à plusieurs reprises, faisant voir sa frustratio­n.

Shapovalov n’a pas caché sa déception en conférence de presse quant à ses résultats moins bons que prévu durant cette courte saison sur le gazon. Il apprend à composer avec la pression qui incombe aux têtes d’affiche.

ATTENDU DE PIED FERME

Les attentes envers lui ont changé considérab­lement depuis un an. Il n’est plus ce joueur méconnu qui avait surpris Rafael Nadal sur le court du parc Jarry en août dernier.

Ses adversaire­s l’attendent de pied ferme et ce sera le cas lorsqu’il se présentera le mois prochain à Toronto pour disputer le tournoi de la Coupe Rogers, devant son public.

« Je suis jeune et mon apprentiss­age se poursuit, a résumé Shapovalov. Je regarde aller les meilleurs joueurs, tels que Roger Federer et Rafael Nadal, et j’essaie de déceler ce qui fait leur force, pourquoi ces gars-là continuent de dominer avec une telle régularité alors qu’ils sont dans la trentaine. Ce sont les meilleurs exemples à suivre. »

LES MÉDIAS SE L’ARRACHENT

Shapovalov doit aussi composer avec une demande grandissan­te d’entrevues de la part des médias, lui dont l’agent Andrzej Kepinski est très présent à ses côtés.

Il a droit à de longs reportages dans les journaux et à la télévision. À Londres, le Daily Mail a consacré deux pages et de nombreuses photos à saveur artistique à celui qui a le « beach bum look », avec ses longs cheveux blonds, a-t-on écrit.

À Paris, c’est le sérieux quotidien Le Monde qui le louangeait et qui le décrivait en ces termes : « Shapovalov, c’est l’anti-zverev : le sourire spontané à l’opposé du rictus carnassier ; le tennis suranné classé espèce protégée vs le logiciel ultramoder­ne ; la nature affable, tout sauf congelée. »

Il n’y a que les Français pour écrire de cette manière !

L’expériment­é chroniqueu­r de tennis Tom Tebbutt, qui est originaire de Trois-rivières et qui rédige des textes pour La Presse canadienne ainsi que pour le site web de Tennis Canada, n’est nullement inquiet au sujet de l’avenir de Shapovalov.

« Il est le joueur canadien le plus prometteur que j’ai eu la chance de voir à l’oeuvre, du moins, pour son âge, a dit celui qui a couvert son premier tournoi de Wimbledon en 1975. On se doit toutefois d’être prudent. On a déjà cru que Grigor Dimitrov deviendrai­t le prochain Roger Federer… »

LE MATCH DE RAONIC SUSPENDU

Shapovalov, qui est de retour à Toronto, devrait apercevoir son nom au 23e rang à la prochaine publicatio­n du classement de L’ATP.

Pendant ce temps, Milos Raonic tente de remonter au classement, lui qui a souvent été blessé, et il a de gros points à défendre ici à Wimbledon puisqu’il avait atteint les quarts de finale du tournoi l’an dernier.

Raonic a disputé son match de troisième tour si tard hier contre l’autrichien Dennis Novak que la rencontre a été interrompu­e par la noirceur, avant la fin de la troisième manche.

Les deux joueurs s’étaient partagé les honneurs des deux premières manches et Milos, auteur de 24 as, menait 6-5 lorsque les officiels ont suspendu le match, qui se poursuivra donc aujourd’hui avec Novak au service.

La seule autre Canadienne en action était Gabriela Dabrowski, qui a remporté son match de deuxième tour en double avec sa partenaire Yifan Chu, 6-1, 4-6 et 6-3 face au duo composé de Jennifer Brady et de Shuko Aoyama.

En raison de ses bonnes performanc­es lors de la rencontre de barrage de la Fed Cup en avril à Montréal, Eugenie Bouchard est la lauréate du Heart Award, un prix qui souligne le courage et l’engagement envers l’équipe d’une athlète. Ce prix est accompagné d’un chèque de 6000 $, que Bouchard a remis à la Fondation de l’hôpital de Montréal pour enfants.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada