Le Journal de Quebec

La France et la Belgique en demi-finales

Les Bleus blanchisse­nt l’uruguay et accèdent aux demi-finales

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NIJNI NOVGOROD | (AFP) Mission accomplie... en attendant mieux. La France s’est qualifiée pour les demi-finales du Mondial 2018, son objectif initial, en battant hier l’uruguay par la marque de 2 à 0 avec une maîtrise qui lui ouvre l’appétit.

Raphaël Varane (40e) et Antoine Griezmann, profitant d’une énorme faute de main du gardien uruguayen Fernando Muslera (61e), ont explosé le verrou de la Celeste pour propulser les Bleus dans le dernier carré d’une Coupe du monde pour la première fois depuis 2006.

Pour une troisième finale, après 1998 (titre) et 2006 (vice-champion), il faudra battre mardi à Saint-pétersbour­g la Belgique, qui a battu le Brésil (2 à 1) plus tard ( voir les textes en pages 102 et 103).

Les hommes de Didier Deschamps ont retenu la leçon du Maracana, où l’allemagne, future championne, lui avait barré la route en quarts en 2014 (1 à 0). Ses cadres les plus expériment­és ont en effet été les plus efficaces.

Fautif sur l’action du but de Mats Hummels quatre ans plus tôt, Varane, en ouvrant le score hier, a montré la voie que le gardien Hugo Lloris, un autre des rares rescapés de Rio dans le jeune groupe français, a aussi déblayée de plusieurs arrêts décisifs.

Et Griezmann ? Le joueur de l’atlético Madrid, très attendu après avoir clamé son amour pour la culture uruguayenn­e, a aussi marqué, d’une frappe de 30 mètres que Muslera, pas inspiré, a lâché dans son filet.

« On avait fait quelque chose de grand face à l’argentine [4 à 3 en huitième] et aujourd’hui [hier], on a encore haussé notre niveau, s’est réjoui Didier Deschamps. Fier d’être français ! Dans tous les cas, ce ne sera pas une Coupe du monde ratée, ça c’est sûr, maintenant on va attendre notre adversaire. »

CAVANI ABSENT

Globalemen­t, les stars uruguayenn­es ont été décevantes. Luis Suarez, orphelin de son compère d’attaque Edinson Cavani, forfait, s’est montré nerveux plus que dangereux, tout comme Diego Godin. L’uruguay, après une phase de poules brillante et avoir éliminé le Portugal de Cristiano Ronaldo en huitième, quitte la Russie la tête basse, et en larmes, à l’image de Jose Maria Gimenez, déjà inconsolab­le à quelques minutes de la fin !

Cavani, en chasuble, était là pour réconforte­r ses coéquipier­s, émus, au coup de sifflet final. Mais son forfait, en raison d’un oedème à un mollet contracté en huitième de finale, a pesé lourd sur le terrain.

« La défaite fait mal, dans un pays de foot comme l’uruguay, c’est normal, mais ensuite viendra l’heure de considérer d’autres choses », a expliqué le sélectionn­eur de la Celeste, Oscar Tabarez. Dans le jeu, « on n’a pas trouvé les solutions, et je reconnais que l’adversaire a mieux joué ».

Griezmann avait prédit un match « chiant », frappé du sceau de la rugueuse Celeste. Ses coéquipier­s Benjamin Pavard, au sol après un violent coup de coude de Suarez (23e), ou Corentin Tolisso, séché par un tacle de Rodrigo Bentancour (38e), peuvent acquiescer : l’uruguay a été fidèle à ses principes.

Mais les Bleus se sont relevés et n’ont pas refusé le combat attendu, à l’image de N’GOlo Kanté, une nouvelle fois omniprésen­t au milieu, ou de Kylian Mbappé, en jambes. Le jeune attaquant a trouvé une première faille dans le béton, mais sa tête a manqué de conviction, alors qu’il était tout seul (15e).

GRIEZMANN DÉCISIF

De là à dire que la France, agressive, a pris l’uruguay à son propre jeu... car c’est sur coup de pied arrêté, le point fort des Sud-américains, que les Bleus ont fait la différence.

Varane a ainsi coupé de la tête un coup franc excentré de Griezmann pour tromper Muslera (40e) et mettre fin à près de neuf heures de disette française face à la Celeste. Le défenseur du Real Madrid a marqué ses trois buts en bleu de la tête... et Griezmann avait déjà été passeur décisif sur l’un d’eux.

L’uruguay lui a répondu sur ce terrain : après une première alerte de Jose Maria Gimenez (12e), Martin Caceres plaçait une tête au ras du poteau obligeant Lloris à se détendre de tout son long pour effectuer l’un des plus beaux arrêts du tournoi (44e).

La France a continué sur le même tempo en seconde période, marqué par un début de bagarre après une simulation de Mbappé (69).

Mais Griezmann avait mis les Bleus à l’abri d’un retour uruguayen. Sa frappe a trouvé le filet grâce à une grossière erreur de mains de Muslera. Son premier but dans le jeu – après deux penalties – est arrivé à point nommé. « Grizou » a fait profil bas en célébrant sa réalisatio­n, avec une pensée pour ses coéquipier­s uruguayens de l’atlético Madrid.

« J’avais des amis en face, et par respect, il était normal de ne pas célébrer mon but », s’est justifié le Français. Mais de nouvelles occasions de fêter peuvent se présenter dès mardi...

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PHOTO AFP Avec une belle tête qui n’a laissé aucune chance au gardien uruguayen Fernando Muslera, Raphaël Varane a décoincé le score à la faveur de la France, à la 40e minute.

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