Les temples cités d’angkor
SOUVENIRS DE VOYAGES
Je me revois arriver tôt le matin sous un épais brouillard quand soudainement sous cette nappe grise, j’aperçois de magnifiques mastodontes, des éléphants, s’offrir comme transporteurs à travers la forêt de pierres silencieuses des temples d’angkor qui vient à peine de nous révéler ses secrets. J’ignore si ces éléphants-calèches sont bien traités…
J’en doute. De toute façon, mon guide me recommande de déambuler à pied puisque certains couloirs entre les temples sont fort étroits. Ici, je suis venu deux fois ; chaque fois, pendant presque deux jours. Et ça valait la peine : on a un regard différent la fois suivante. Cette immense cité, qui abritait jadis jusqu’à 100 000 personnes, s’est vidée de sa population à l’occasion, dit-on, d’une crise économique. Pour faire une histoire courte, incapable de payer ses impôts après une récolte désastreuse, le peuple a fui, laissant une mégacité (presque) fantôme. Avalée par la jungle vorace qui a tôt fait de camoufler les constructions humaines, cette ville de pierre a été désertée… pour le plus grand bonheur des singes qui y ont trouvé un complexe résidentiel fort commode ! En fait, la partie la plus connue, la mieux préservée, Angkor Wat, est toujours demeurée partiellement active, mais ce n’était à l’origine qu’une petite partie d’un réseau de temples beaucoup plus vaste.
MOINES SOURIANTS
À la faveur de la marche, je croise de temps à autre ces petits bonshommes vêtus de jaune, ces moines, qui nous expliquent l’expression souriante des multiples bouddhas sculptés. C’est ce qu’il y a de plus frappant : ici les bouddhas sont maigres, sereins et souriants. À d’autres endroits, l’éveillé est obèse et hilare !
Sous une chaleur torride, après une journée épuisante, on est ravi d’entendre le concert de la jungle qui annonce la fraîcheur du soir. Je revois ces éléphants réunis dans un enclos en train d’attendre la nuit de repos avant de recommencer à porter des touristes le lendemain.