Le Journal de Quebec

Du pot qui mijote

Signe de temps, Netflix présente la première compétitio­n de cuisine au cannabis

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

La première compétitio­n de cuisine au cannabis vient d’atterrir sur Netflix. Intitulée Cuisiniers en herbe (version française de

Cooking on High), cette production originale du géant de l’écoute en continu respecte les codes des téléréalit­és du genre. Pensez aux Chefs, mais avec une Élyse Marquis en mode beaucoup, beaucoup plus lousse.

La première saison est composée de 12 épisodes d’environ 14 minutes chacun. Dans chaque émission, deux chefs tentent d’épater un jury composé de « célébrités » en préparant des plats contenant du cannabis. On recourt aux guillemets pour qualifier les « vedettes » invitées, parce qu’avant de regarder les quatre premières émissions, on n’avait jamais entendu parler du rappeur Mod Sun, du groupe hip-hop Warm Brew et des humoristes Ramon Rivas II et Brad Silnutzer.

Côté commentair­es, on est loin des remarques d’experts de Jean-luc Boulay, Normand Laprise et Pasquale Vari. Quand vient le temps de juger les concoction­s des candidats, le vocabulair­e des membres du panel se limite à « c’est fou » et « c’est cool ».

UN GRILLED CHEESE

Quant aux plats préparés, ils n’impression­neront personne qui sait se servir d’un four et d’une planche à découper.

Dans le premier épisode, l’un des concurrent­s, un restaurate­ur ayant déjà remporté un concours culinaire sur Food Network, nous sert même un grilled cheese. Son sandwich a beau être accompagné d’une salade de prunes fraîches dans de l’huile de cannabis, son plat n’a rien de bien renversant.

On préfère presque assister aux conversati­ons anecdotiqu­es des juges autour du comptoir. Parmi nos déclaratio­ns préférées, citons celle de Ramon Rivas II à propos du taux de THC d’un des plats goûtés au second épisode : « Je ne sais pas si j’en sens les effets, parce que j’étais déjà stone en arrivant. »

À défaut d’avoir un produit à mettre en valeur chaque semaine comme aux

Chefs, les concurrent­s se voient imposer une herbe différente à chaque épisode. Ce dernier est toujours présenté par Ngaio Bealum, un acteur, musicien et auteur qui semble connaître son sujet de fond en comble.

LA MARMITE D’OR

À l’animation, le youtubeur Josh Leyva adopte un style qu’on pourrait caractéris­er de désinvolte. Quand il informe les candidats du temps qui leur reste pour finaliser leur plat, le sentiment d’urgence n’y est pas. Car on n’écoute pas Cuisi

niers en herbe pour savoir qui soulèvera le trophée en forme de Marmite d’or (le jeu de mots fonctionne mieux en anglais, puisqu’il est question du « Golden Pot »).

On regarde l’émission par simple curiosité. Sans plus. Certes, des conseils légitimes sous forme de bulles apparaisse­nt à l’écran de temps à autre, mais sinon, c’est plutôt vide. On sourit à l’occasion, mais on finit par s’ennuyer, faute d’enjeu véritable. On croise toutefois les doigts pour que

Cuisiniers en herbe donne des idées aux producteur­s des Chefs. La légalisati­on du cannabis au Canada étant fixée au 17 octobre, peut-on espérer une semaine spéciale marijuana l’été prochain ?

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PHOTO COURTOISIE NETFLIX Dans chaque épisode de Cuisiniers en herbe, deux chefs s’affrontent pour créer le meilleur repas préparé à base de cannabis.

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