Le Journal de Quebec

Un merveilleu­x souvenir d’amour

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J’ai vécu en décembre dernier une incroyable histoire d’amour. Avec une cousine, je suis partie dans le Sud dans un tout inclus pour me remettre du décès de ma mère dont je m’occupais pour ainsi dire depuis toujours.

Je suis une femme de 57 ans qui n’avait jamais connu le bonheur d’avoir une vie de couple. Aînée d’une famille de trois, je fus la sacrifiée sur le plan des études, car je fus vite envoyée sur le marché du travail pour pallier aux besoins financiers de mes parents.

Puis notre père est décédé alors que je venais à peine de quitter le nid familial. Ma mère a alors insisté pour que je revienne vivre avec elle pour l’aider à joindre les deux bouts. Ce que j’ai fait sans rechigner parce que je l’aimais et que je savais qu’elle aurait aussi besoin de mon soutien moral vu son caractère instable.

Mon frère et ma soeur ont terminé leurs études et quitté la maison après s’être trouvé de bons emplois ainsi que des conjoints respectifs avec qui fonder leur famille. Je suis demeurée avec ma mère qui se montrait de plus en plus accaparant­e envers moi. Ma vie s’est ensuite déroulée entre le temps consacré à ma mère et celui consacré à mon travail. J’avais bien quelques amies, mais je les voyais peu, vu que ma mère détestait être seule le soir et les fins de semaine.

Comme sur le plan physique je n’étais pas une beauté, que je travaillai­s dans un milieu majoritair­ement féminin, que j’avais peu d’amies et que je sortais peu, sauf avec ma mère, mes rapports avec les hommes furent peu nombreux et pas particuliè­rement excitants.

Tout ça pour en arriver à la rencontre à Cuba l’hiver dernier d’un homme qui m’a complèteme­nt chavirée. Il m’a trouvée belle, m’a charmée, et j’ai succombé. Depuis lors, je tente par tous les moyens de le faire entrer au Canada. Ma cousine m’incite à la plus grande méfiance à son endroit vu qu’il est passableme­nt plus jeune que moi et qu’elle m’assure l’avoir vu faire la cour à d’autres femmes.

Les premières semaines après mon retour, il n’a cessé de com- muniquer avec moi pour me crier son amour et son envie de me rejoindre ici. Mais depuis deux mois environ, il n’appelle presque plus. Et quand moi je l’appelle, je le sens absent, sans grande envie de me parler, même s’il insiste pour que je poursuive mes démarches en vue de le faire venir ici. Pensez-vous, comme me le prédit ma cousine, que je suis en train de me faire avoir ? Alice

Sans vouloir jouer le prophète de malheur, le portrait que vous me faites de votre histoire me conduit à la même conclusion que votre cousine. J’ai entendu raconter ce genre d’histoire à plusieurs exemplaire­s. Comme en plus vous avez le profil de la femme vulnérable à laquelle s’attaque ce type d’individu, je vous inciterais à la plus grande méfiance. Les contes de fées n’existent que dans les livres.

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