Un résultat… « acceptable »
Stroll prétend avoir joué de malchance à Silverstone
Dans le contexte actuel, où il se retrouve au volant de la pire monoplace actuellement en F1, Lance Stroll ne peut qu’espérer des abandons devant lui pour améliorer son sort.
Mais il en aurait fallu encore plus pour récolter un cinquième point cette saison.
Classé 12e à l’issue d’un Grand Prix de Grande-bretagne qui a livré des batailles musclées en fin de course (merci aux deux interventions de la voiture de sécurité), le pilote montréalais a indiqué, à sa sortie de voiture, qu’il est entré trop tôt dans les puits pour chausser sa Williams de pneus tendres plus performants.
« Je pense que nous avons été malchanceux, a prétendu Stroll. On a convenu d’arrêter un tour [au 31e] avant l’entrée en scène de la voiture de sécurité, ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps. On ne pouvait le savoir…
« J’aurais peut-être récolté un point au championnat si je m’étais arrêté un tour plus tard, poursuit-il. Mais bon, il faut de la chance en course automobile. C’est ce qui fait qu’on réussit ou pas.
« On fait avec ce qu’on… a. Ce résultat est, disons, acceptable dans les circonstances. »
Stroll a rallié l’arrivée au 13e rang, mais une pénalité de cinq secondes imposée au Français Pierre Gasly, qui avait terminé devant lui, l’a fait grimper d’une position au tableau final.
DE LA LIGNE DES PUITS
Cette dixième étape du Championnat du monde de F1 a été à l’image de la saison désastreuse que connaît Williams, une écurie qui fut, faut-il le rappeler, la puissance du plateau.
Après une séance de qualifications catastrophique, pour ne pas dire gênante, où ils ont tous deux été victimes de sorties de piste, Stroll et son coéquipier Sergey Sirotkin ont été contraints de s’élancer de la ligne des puits quand les feux rouges se sont éteints.
L’équipe a apporté des retouches importantes aux bolides samedi soir. Le règlement prévoit, face à cette situation, que les pilotes doivent entreprendre la course de la ligne des puits.
Le pilote québécois, qui vivait une pre- mière expérience du genre en F1, a d’ailleurs connu une petite frayeur quand il a vu Sergio Perez effectuer un tête-à-queue juste devant lui lors de ce début d’épreuve tumultueux.
« C’est arrivé tellement vite, a dit Stroll, mais fort heureusement j’ai réussi à l’éviter de justesse. Ça prouve qu’on n’est jamais à l’abri même quand on n’est pas sur la grille de départ ! »
UN PAS EN ARRIÈRE
L’écurie Williams s’était présentée avec quelques modifications pour tenter d’améliorer la performance de la voiture.
Mais ces changements n’ont pas porté leurs fruits. Au contraire, ils ont empiré la situation. Si bien que le nouvel aileron arrière introduit en début de week-end à Silverstone a été remplacé par… l’ancien.
« Cette nouvelle pièce, a fait savoir Stroll, a entraîné un sous-virage [le décrochage du train avant] dans les virages rapides. Nous avons convenu que, pour la course, il était préférable de remettre celui que nous avions utilisé en Autriche. »
« J’AI LE COEUR BRISÉ »
La directrice de l’écurie Williams n’a pas caché, une nouvelle fois, sa déception à l’issue du Grand Prix de Grande-bretagne, elle qui espérait un meilleur résultat à la « maison ».
« Nous vivons des moments difficiles, s’est exprimée Claire Williams à la BBC, et j’ai le coeur brisé. Il faut trouver des solutions rapides pour redresser la situation. Et cela passe par l’amélioration de l’ensemble aérodynamique de notre voiture.
« Nous devons nous retrousser les manches, a-t-elle renchéri, pour renverser la vapeur. Cette écurie a 40 ans d’histoire et mérite de rester en F1. »
À cet égard, si l’avenir de Williams ne paraît pas compromis, du moins à court terme, il faudra des résultats concrets, et rapidement.
Une position en queue de peloton au classement des constructeurs (comme c’est le cas présentement) lui coûterait à la fin de la saison des millions de dollars en redevances, sans oublier qu’elle devra, pour remplacer Martini, dénicher un nouveau commanditaire principal pour 2019, ce qui s’annonce une tâche ardue.