Le Journal de Quebec

La Belgique veut sa place parmi les grands

Le pays a réalisé d’immenses progrès depuis les Jeux olympiques de Pékin

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Davantage réputée pour ses champions de la « petite reine », la Belgique est en train de montrer qu’elle possède aussi les plus grands talents du « sport roi ». De Thibaut Courtois à Kevin De Bruyne, la « génération dorée » du soccer belge arrive à maturité pour enfin conquérir le monde.

Eddy Merckx, le plus grand coureur cycliste de tous les temps, a mis depuis les années 1970 le sport belge sur la carte du monde. Après l’exploit contre le Brésil 2 à 1 en quarts de finale du Mondial-2014, ce sont désormais 23 « Diables Rouges » qui rêvent de faire aussi bien.

Pour montrer que le Plat pays n’est pas qu’une terre de vélo, mais aussi l’une des principale­s mines d’or du soccer mondial. Thibaut Courtois, Kevin De Bruyne, Eden Hazard, Dries Mertens, Romelu Lukaku, sans oublier leurs petits frères Michy Batshuayi, Youri Tielemans, et Adnan Januzaj... Les meilleurs clubs européens se les arrachent, les nations voisines les envient.

« Si vous regardez tous les pays autour de nous, nous sommes petits et nous avons fait du bon travail. Maintenant, c’est la Belgique qui a aussi une belle génération », avait confié en octobre dernier à L’AFP Ruud Gullit, l’ex-sélectionn­eur adjoint des Pays-bas, longtemps précurseur­s en matière de « génération dorée », mais incapable de mener la nouvelle vague Oranje vers le Mondial en Russie.

« Nous connaisson­s tous les talents que nous avons, une génération dont nous pouvons être extrêmemen­t fiers en Belgique. Avec seulement une population de 11 millions de personnes, il y a quand même des individual­ités hors normes », s’est réjoui le sélectionn­eur Roberto Martinez, après un premier tour sans faute.

2008, LE POINT DE DÉPART

Mais par quel miracle le petit pays coincé entre l’allemagne et la France, deux nations au nombre de licenciés nettement supérieur, a-til réussi cet exploit après avoir été absent de tous les tournois majeurs entre 2002 et 2014 (trois Euros et deux Coupes du monde) ?

« Il y a eu un travail très sérieux de la part de la Fédération pour essayer de mettre en place un processus clair de la manière de développer les joueurs de soccer en Belgique. On a clairement dessiné comment le joueur belge devait être développé, en impliquant les écoles de soccer et les clubs profession­nels belges, ainsi que sur la manière dont on voulait jouer », avait expliqué Martinez en décembre dernier.

Les premiers signes d’un renouveau vont se manifester aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 avec un parcours inespéré jusqu’en demi-finales. Disparue des radars après le Mondial 2002, puis au fond du trou en juin 2007 à l’image de sa 71e place au classement FIFA -– le pire classement de son histoire – la Belgique reprend espoir grâce à une petite bande de « diablotins » sans complexes menés par Marouane Fellaini, Vincent Kompany, Jan Vertonghen ou encore Moussa Dembelé.

LE MOMENT OU JAMAIS ?

« C’est peut-être exagéré, mais je pense pouvoir être fier de ce que nous avons réalisé », avait déclaré Jean-françois De Sart, l’ancien sélectionn­eur des Espoirs, qui avaient échoué à finir sur le podium en s’inclinant face au Brésil de Marcelo.

Dix ans après, l’heure de la revanche a enfin eu lieu. Enfin, car l’ossature des « Diables Rouges », malgré un retour au premier plan depuis 2014, a connu une première grande désillusio­n : une éliminatio­n en quarts de finale de l’euro 2016 face au surprenant pays de Galles (3 à 1).

Les attentes étaient-elles trop grandes pour leurs frêles épaules ? « Personne ne s’est dit on va s’appeler la génération dorée. On n’y prête pas attention. Mais ce match contre le Brésil va nous définir, oui », avait admis Vincent Kompany.

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PHOTO AFP En vue de leur affronteme­nt contre la France demain, les joueurs de la Belgique ont tenu un entraîneme­nt, hier.

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