Inquiétude chez des Haïtiens au Québec
Leurs proches sont coincés dans les violences
Des Haïtiens de Montréal s’inquiètent pour leurs proches coincés dans la récente montée de violence qui a mis les rues à feu et à sang dans la capitale.
Le chaos a été déclenché vendredi à Port-au-prince par l’annonce du gouvernement d’une hausse importante des prix des carburants.
De violentes émeutes ont eu lieu dans plusieurs villes et ont fait au moins trois morts en quatre jours, selon un décompte de l’agence France-presse. Un appel à la grève générale faisait toujours craindre le pire aux autorités hier, malgré un timide retour à la normale après la suspension de l’impopulaire mesure.
Quelques commerces avaient rouvert leurs portes dans la capitale et étaient pris d’assaut par les citoyens qui tentaient de faire des réserves.
PAS DE TÉLÉPHONE
Pour la diaspora haïtienne établie à Montréal, la flambée de violence reste inquiétante. « Les communications sont difficiles, note William Succès, dont des proches demeurent dans la capitale. On espère qu’ils sont en sécurité. »
Les systèmes téléphoniques sont inopérants et les nouvelles arrivent au comptegouttes. « Il y a des gens lourdement armés dans les rues, dont on ne connaît pas l’origine, et l’état n’arrive pas à protéger la population », commente Marjorie Villefranche, directrice générale de la Maison d’haïti.
RENVOI
Elle rapporte que plusieurs membres de la communauté haïtienne de Montréal font actuellement l’objet de mesures de renvoi et craignent plus que jamais d’être déportés. « Est-ce qu’on va retourner les demandeurs d’asile dans ces conditions ? » questionne-t-elle. « On a l’impression que l’on ne peut jamais se relever malgré l’aide internationale. Ça ternit notre image », déplore pour sa part Anissa Étienne Jean, une étudiante montréalaise, dont les grands-parents habitent toujours la Perle des Antilles.
Elle était toujours sans nouvelles d’eux hier.
« On se bat très fort pour garder notre dignité dans tout cela », soutient enfin Mme Villefranche.