Le dialogue compromis en raison des violences au Nicaragua
Au moins 14 personnes ont été tuées dimanche dans les manifestations
La reprise du dialogue au Nicaragua semble compromise, au lendemain de violences ayant causé la mort d’au moins 14 personnes dans le sudouest du pays lors d’affrontements entre forces gouvernementales et opposants au président Daniel Ortega.
Vendredi, l’église catholique, qui fait office de médiatrice, avait annoncé une reprise du dialogue hier entre le gouvernement et l’opposition, alors que le pays est secoué depuis avril par une vague de contestation exigeant le départ du président.
Mais cette nouvelle tentative, qui suit plusieurs rencontres sans résultat, semble incertaine après la violente incursion des forces antiémeutes et des paramilitaires dans les villes de Diriamba et Jinotepe pour démanteler des barrages érigés par des opposants.
« La conférence épiscopale va sérieusement réévaluer la poursuite » de sa médiation, a déclaré dimanche dans son homélie l’évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio Baez. « Nous ne pouvons pas continuer à nous asseoir avec les représentants d’un gouvernement qui ment, qui n’accepte pas sa responsabilité et continue à attaquer et massacrer la population. »
Hier, en milieu de journée, à Diriamba, à 45 km de la capitale, un nouvel incident à opposé des dizaines de partisans du gouvernement au cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua et président de la conférence épiscopale du Nicaragua, et au nonce apostolique (ambassadeur du pape) Stanislaw Waldemar Sommertag.
250 MORTS
À son arrivée, le convoi des deux prélats venus à la rencontre de manifestants de l’opposition réfugiés dans la basilique de Saint-sébastien depuis dimanche a été accueilli aux cris d’« assassins », « menteurs » et « fils de pute ».
Les prélats ont ensuite été entourés et bousculés avant de se frayer difficilement un chemin jusqu’à l’intérieur de l’édifice. Les paramilitaires cagoulés en ont profité pour faire irruption dans la basilique et en expulser les opposants. Certains ont été emmenés de force.
La vague de protestation a déjà fait quelque 250 morts et près de 2000 blessés.