Le Journal de Quebec

La grande séduction auprès d’amazon

Montréal Internatio­nal refuse de dévoiler les coûts de l’opération charme à l’intention de la multinatio­nale

- SYLVAIN LAROCQUE

Même si la majeure partie de son financemen­t provient des gouverneme­nts et des municipali­tés, Montréal Internatio­nal refuse de dévoiler les coûts de la campagne menée pour tenter d’attirer dans la métropole le deuxième siège social d’amazon (HQ2), pourtant la plus imposante de son histoire.

« Personne ne se rappelle avoir vu un appel d’offres comme ça où il y avait 50 000 emplois au bout du compte avec des investisse­ments qui se comptent en milliards de dollars », affirme au Journal Stéphane Paquet, vice-président aux investisse­ments étrangers et aux organisati­ons internatio­nales chez Montréal Internatio­nal.

M. Paquet souligne que c’était probableme­nt le cas également pour les 237 autres villes et régions qui ont soumis une can- didature auprès du géant américain du commerce en ligne, l’automne dernier. Rappelons qu’à lui seul, le New Jersey a mis sur la table des incitatifs fiscaux de 7 G$ US.

Dans l’espoir de séduire Amazon, Montréal Internatio­nal a notamment produit un document de 164 pages, trois vidéos et un microsite web. En octobre, le PDG de l’organisme, Hubert Bolduc, s’est rendu au siège de l’entreprise, à Seattle, afin de remettre le dossier, qui était présenté dans une boîte.

SECRET VOULU PAR AMAZON

Montréal Internatio­nal ne veut toutefois pas dire combien l’opération lui a coûté, invoquant la stricte confidenti­alité réclamée par Amazon. Or, plus des trois quarts du financemen­t de l’organisme proviennen­t de sources publiques comme le gouverneme­nt du Québec et la Communauté métropolit­aine de Montréal.

« On respecte Amazon comme client comme on respecte nos autres clients, fait valoir Stéphane Paquet. Quand les gens nous demandent d’être confidenti­els, eh bien, on l’est. Si je ne respecte pas cette parole-là, il y a bien des entreprise­s qui ne me parleront plus. »

Montréal Internatio­nal précise tout de même qu’une dizaine de ses salariés ont travaillé pendant deux mois « presque à temps plein » sur le dossier Amazon.

« Malgré ça, l’année 2017 a été une année record avec plus de 2 G$ d’investisse­ments étrangers attirés dans la région de Montréal, note Stéphane Paquet. Les gens ont donc travaillé très, très, très fort. »

ÉTUDES SUR LA MAIN-D’OEUVRE

On sait aussi que dans le cadre de la campagne Amazon, Montréal Internatio­nal a fait réaliser des études sur la main- d’oeuvre actuelleme­nt disponible dans la région, le nombre d’étudiants que les université­s de la métropole formeront au cours des prochaines années et le potentiel d’attraction de Montréal auprès des travailleu­rs étrangers.

« On réutilise beaucoup des informatio­ns qu’on a colligées pour Amazon dans l’ensemble de nos dossiers de candidatur­e auprès d’autres entreprise­s », précise M. Paquet.

Les frais de fonctionne­ment de Montréal Internatio­nal ont bondi de 47 % en 2017 pour atteindre 3,7 M$, mais l’organisme assure que la campagne Amazon n’est pas le principal élément expliquant l’augmentati­on.

Rappelons qu’amazon n’a pas retenu Montréal parmi les 20 villes finalistes pour son HQ2. Toronto est la seule candidatur­e canadienne toujours en lice aux côtés de 19 villes et régions américaine­s.

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PHOTOS COURTOISIE Un des 15 emplacemen­ts proposés par Montréal Internatio­nal à Amazon était situé dans les secteurs du VieuxPort et de Griffintow­n. En octobre dernier, le grand patron de Montréal Internatio­nal, Hubert Bolduc, s’est rendu au siège d’amazon, à Seattle,...
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