Une foule surexcitée
Plusieurs personnes ont subi des malaises sur les Plaines, hier
Au terme de cette traditionnelle soirée électro aussi bruyante qu’explosive, le personnel de sécurité était certainement aussi épuisé que les jeunes après des heures à sauter le poing en l’air.
Sur le coup de 21 h, une heure avant la performance principale, les agents avaient déjà évacué quelque 150 personnes à l’avant de la scène. Heureusement, les jeunes femmes, en très grande majorité, ont pu quitter les lieux sur leurs deux pieds. La civière n’a été que très peu utilisée.
« Ça me rappelle des souvenirs ! » a affirmé un membre du personnel sous le couvert de l’anonymat. Un agent a même aidé à sortir à bout de bras l’artiste Tory Lanez après un très long bodysurfing. Infatigable, Lanez est retourné une seconde fois dans ce qui deviendra sûrement le plus long survol de foule de l’histoire du FEQ.
Pendant un long moment, la zone tampon avant la tente médicale était remplie au maximum de sa capacité pour des malaises mineurs. Rien pour ralentir requins, cactus, ananas et poupées gonflables qui volaient au-dessus d’une foule survoltée et enfumée au maximum. Avec les années, la machine est bien rodée pour intervenir efficacement en cas d’abus de toutes sortes.
« Oui, c’est un public jeune parce qu’il y a souvent des soirées organisées pour les mineurs. Ça semble mieux que les autres années ! » a lancé Sarah-lee Sévigny, qui a déjà vu The Chainsmokers à Miami. « On se fait vraiment pousser. On manquait d’air », a expliqué Roxane Crépeault, âgée de 15 ans, après sa sortie sous escorte, sans aucune blessure.
Sans surprise, les secouristes ont également évacué plusieurs cas qui ressemblaient à des intoxications. Enfin, des festivaliers plus intenses ont été traités pour des contacts physiques brutaux.
BRIGADE DISCRÈTE
Quant à la brigade d’employés formés pour intervenir auprès des festivaliers victimes de harcèlement sexuel pendant le concert, l’escouade d’une soixantaine de personnes n’était peut-être pas si facilement identifiable.
À l’heure du mouvement #Metoo, on avait annoncé le port d’un bandana jaune sur la tête, mais le personnel le portait plutôt discrètement à la taille, au poignet ou sur un sac à dos.
« Je ne sais pas si ça va bien marcher, mais à date, je crois que nous avons un cas », a expliqué un employé. Le FEQ a refusé hier toutes les demandes d’entretien avec la sécurité, le coordonnateur médical et les membres de la nouvelle brigade.