Le Journal de Quebec

Accusé à 74 ans d’abus d’une réfugiée de 9 ans

- MICHAËL NGUYEN

Un septuagéna­ire montréalai­s est accusé d’avoir profité de la naïveté d’une réfugiée de 9 ans nouvelleme­nt arrivée au Québec pour lui faire des attoucheme­nts sexuels en plein jour, sans savoir que des passants le filmaient.

« La preuve est troublante », a expliqué d’entrée de jeu la juge Anne-marie Lanctôt, hier, lors de l’enquête sur remise en liberté de Jorge Alfredo Zelaya au palais de justice de Montréal.

Zelaya, 74 ans, est accusé de contacts sexuels et d’incitation à de tels contacts sur une fillette, qui seraient survenus le 3 juillet, pratiqueme­nt à la vue de tous.

FILMÉ

Selon ce qui a été dit à la cour, Zelaya était près de son domicile à l’heure du lunch, quand il aurait aperçu la petite. L’accusé aurait fait signe à la fillette de venir, mais cette dernière aurait d’abord refusé.

Sous l’insistance du septuagéna­ire, la petite, qui venait à peine d’arriver au pays avec sa famille, aurait accepté de s’approcher de l’inconnu. C’est là qu’auraient eu lieu les attoucheme­nts.

« La scène a duré environ une heure », a expliqué la procureure à la Couronne Sylvie Lemieux.

Ce que Zelaya ignorait, c’est que deux passants ont vu la scène, qu’ils ont filmée, avant d’appeler le 911 pour ensuite remettre la preuve aux policiers.

« Il est indéniable que les accusation­s paraissent fondées », a expliqué la juge, qui a remis en liberté l’accusé.

CONDITIONS

C’est que Zelaya jouit encore de la présomptio­n d’innocence et qu’il n’a pas d’antécédent judiciaire, a rappelé la magistrate.

« Même si la preuve semble très forte, un public raisonnabl­ement informé des droits dont jouit tout accusé comprendra­it [la remise en liberté] », a-t-elle dit.

Jorge Alfredo Zelaya devra quand même respecter de strictes conditions. En plus d’une caution de 3000 $, il ne pourra pas se trouver dans des lieux avec des jeunes ni entrer en contact avec eux sans autorisati­on.

S’il sort de chez lui, il devra aussi être accompagné d’un adulte responsabl­e.

Zelaya, qui est défendu par l’avocate Gracinda Morais Fernandes, reviendra à la cour en septembre pour la suite des procédures.

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