Le Journal de Quebec

Hubert Lenoir secoue PLACE D’YOUVILLE

Le jeune héritier du glam rock en met plein la gueule à une foule conquise

- CÉDRIC BÉLANGER

Hubert Lenoir a créé l’événement, hier soir, au Festival d’été. Audacieux tant dans sa démarche artistique que dans ses commentair­es, le jeune héritier du glam rock a offert une performanc­e sans concession devant une place D’youville conquise et qui affichait exceptionn­ellement complet pour un concert présenté en première partie.

L’artiste de Québec, 23 ans, ne laisse personne indifféren­t et l’engouement atteint des proportion­s qui semblaient inimaginab­les quand il a lancé son premier album solo, Darlène, cet hiver.

Même Luc Plamondon a voulu assister au concert depuis la zone réservée aux médias, qui était bondée pour l’occasion.

« La première fois que j’ai vu un clip de lui, je me suis dit : “Il va faire du chemin celui-là”. J’ai tout de suite aimé comment il était. Ce fut un coup de foudre », a dit l’immense parolier, qui a même suggéré de lui ouvrir des portes à Paris.

SUR UN ABRIBUS

Pendant ce temps, sur scène, Hubert Lenoir en mettait plein la gueule au public, dans la plus pure tradition du rock and roll des années 1970. Non seulement il est un auteur-compositeu­r-interprète doué, mais il possède un sens du spectacle hors du commun.

Arrivé torse nu sous un large manteau et bouteille de vin à la main, Lenoir a commencé son concert tout doucement, seul, sur la ballade Noémie, avant d’être rejoint par ses sept musiciens. Pas question de faire patienter son monde, il a tout de suite déballé le hit Fille de personne 2.

Coup de pied sur le micro, mouvements suggestifs, bras en croix à la manière de Jésus-christ, complèteme­nt habité, il s’est affiché comme une bête de scène redoutable.

Pendant Ton hôtel, il s’est même hissé sur le toit d’un abribus. Avec sa compagne de scène Lou-adriane Cassidy, il s’est ensuite offert une séance de crowd surfing.

Un phénomène qu’on vous dit.

« QU’ON LAISSE MON IDENTITÉ SEXUELLE TRANQUILLE »

Le jeune homme au look androgyne en a aussi profité pour passer ses messages. « Qu’on laisse mon identité sexuelle tranquille, s’il vous plaît. Que je suce des queues ou pas, ce n’est pas de vos crisse d’affaires. Ce n’est pas des affaires de Radio-canada ni de TVA », a-t-il martelé. Plus loin, il a imploré les jeunes de « penser librement » et d’ignorer les « concepts de marde » de la génération plus vieille.

Une spectatric­e l’a pris au pied de la lettre et s’est affichée les seins nus durant la pièce Recommence­r qui parle d’aimer son corps.

Et quand il nous a laissés en chantant, seul et a capella, du Whitney Houston et Green Day, la scène de la place D’youville, qui attendait Klô Pelgag, a perdu des disciples.

Ce kid de Beauport est parti pour la gloire.

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PHOTO ANNIE T. ROUSSEL Hubert Lenoir en a mis plein la vue aux curieux et aux admirateur­s venus l’entendre à la place D’youville.

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