Le Journal de Quebec

Le triomphe de la nostalgie

Toute une soirée de succès avec Air Supply et America en spectacle au parc de la Francophon­ie

- YVES LECLERC

On a beau dire toute sorte de choses négatives sur la nostalgie. Que c’est ringard, que c’est vivre dans le passé, mais c’est aussi le plaisir de faire un voyage dans le temps et de revivre de grosses émotions. Ce que les formations America et Air Supply ont réussi à merveille au parc de la Francophon­ie.

L’endroit était rempli au maximum et le site que ce public a connu sous le nom de Pigeonnier a rapidement été fermé aux alentours de 19 h 30.

Souvent ridiculisé par le côté mielleux de ses chansons, Air Supply a jeté tout le monde sur le derrière, dès son arrivée sur les planches, avec la pièce Sweet Dreams, initiée par une intro planante. Les voix de Russell Hitchcock et Graham Russell, seules ou en harmonie, ont bien traversé l’épreuve du temps. C’est livré avec goût et bien exécuté.

« Bienvenue, êtes-vous prêts, allons-y », lance Russell Hitchcock, avant de poursuive avec Even the Nights Are Better. On appelle ça un gros départ.

Des succès, comme des pièces avec le mot Love dans le titre, Air Supply en a à la tonne et ils défilent tous, solidement interprété­s. Here I am, Lost in Love, The One That You Love et Making Love Out of Nothing at All, All Out of Love et autres.

Les huit plus gros « hits » du duo australien ont été écrits entre 1980 et 1983. Impression­nant. Des pièces que tout le monde, ou presque, a déjà entendues et fredonnées.

« Vous êtes chanceux de vivre dans une aussi belle ville », a ajouté le guitariste Graham Russell, avant de faire quelque chose, a-t-il précisé, d’inhabituel dans un concert rock, soit de lire de la poésie.

« Je crois beaucoup en la puissance des mots et j’espère qu’ils vont trouver une place dans votre coeur », a-t-il ajouté, avant de s’exécuter dans un silence absolument étonnant. Et ça, ça n’arrive pas souvent au parc de la Francophon­ie.

On a senti une petite baisse d’intérêt en fin de parcours, avec des sonorités qui finissent par se ressembler à un moment donné, mais tout le monde a quitté le coeur heureux, au son de All You Need is Love des Beatles.

AMERICA

Avec sept succès qui se sont retrouvés dans le Top-10 du palmarès Billboard Hot 100, et qu’elle a tous interprété­s, la formation America n’a pas raté son coup, elle non plus, en ouverture de soirée.

A Horse with No Name, I Need You, Ventura Highway, Tin Man, Lonely People, Sister Golden Hair et You Can do Magic. Ils les ont tous joués.

Dewey Bunnell et Gerry Beckley ont lancé leur prestation avec Tin Man, un de ces succès, de l’album Holiday. Les membres fondateurs de cette formation, âgés de 65 et 66 ans, qui a vu le jour en Angleterre en 1970 sont visiblemen­t en forme.

« On a eu trop de fun dans la ville aujourd’hui », a lancé Dewey Bunnell à la fin d’un jam qu’il a qualifié de « terrible », à la fin du doublé Cornwall Blank/ Hollywood.

America a livré une reprise intéressan­te de Eleanor Rigby des Beatles et récidivé avec California Dreamin’ des Mamas and the Papas, une pièce que Bunnell, Beckley et Dan Peek, décédé, fils de pilotes d’avion américains, jouaient lorsqu’ils fréquentai­ent l’école à Londres.

Le groupe de cinq musiciens a terminé sa prestation en force avec Sandman, avec un énorme jam à la fin, mettant en vedette Dewey Bunnell et Steve Feneke aux guitares et le batteur Ryland Steen, Sister Golden Hair et l’immense classique A Horse with no Name. Ça rentrait au poste.

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Graham Russell et Russell Hitchcock d’air Supply. Beckley et Dewey Bunnell de la formation America. biance était au plaisir et à la nostalgie. Gerry L’amPHOTOS ANNIE T. ROUSSEL ET COURTOISIE STÉPHANE BOURGEOIS – FEQ
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