Le Journal de Quebec

De toutes les couleurs

Une première rencontre avec Québec en formule dansante pour l’éclectique artiste américain

- CÉDRIC BÉLANGER AUTRES TEXTES SUR LE FEQ DANS LE CAHIER VENDREDI QUÉBEC

7 SUR PAGES LE FEQ

Pas besoin de jouer du heavy métal pour ériger un mur sonore sur les plaines d’abraham. Beck en a fait la démonstrat­ion, hier soir, en misant essentiell­ement sur ses chansons pop pour initier la foule de Québec à son univers coloré.

L’américain de 48 ans, qui a exploré tous les styles avec une constante virtuosité depuis 25 ans, faisait partie de la longue liste des têtes d’affiche du Festival d’été 2018 à se produire pour la première fois à Québec.

Certes, ce n’était pas la même cohue que les soirs de Shawn Mendes ou des Foo Fighters, mais Beck, un artiste associé au champ gauche musical, a tout de même rassemblé une foule plus que respectabl­e.

Et il n’a pas testé la patience des festivalie­rs.

Dès le départ, l’éclectique artiste améri- cain a sorti Devil’s Haircut, de son album Odelay, avant d’enchaîner avec Loser, la pièce maîtresse de son répertoire.

Malgré son titre, celle-ci s’est avérée une carte gagnante. En l’insérant dès le départ plutôt qu’au rappel, Beck a mis la foule dans le coup. Il a même obtenu le concours du public pour chanter le refrain. « Wow, merci !» a-t-il lancé, reconnaiss­ant, en français.

PSYCHÉDÉLI­QUE

Durant la première partie du concert, Beck a exploré plusieurs époques de sa carrière, essentiell­ement sous l’angle dansant et psychédéli­que, avec pour soutien des projection­s aussi colorées que sa musique.

Up All Night et Mixed Bizness avaient du coffre, tout comme l’enchaîneme­nt de Wow, une des cinq pièces de son plus récent album Colors au programme, et New Pollution.

En ce jour 8 du FEQ, les spectateur­s n’étaient cependant pas toujours au même diapason que le fringant et volubile Beck.

Sa demande de chanter Raspberry Beret, de Prince, « même si vous ne connaissez pas les paroles », est restée sans réponse. Ça ne l’a pas découragé. « C’est incroyable », a-t-il échappé en mesurant l’étendue du site.

Après un court segment acoustique où la foule a préféré qu’il interprète Blue Moon au lieu de Lost Cause – il avait donné le choix –, Beck a reparti le party en entonnant Dreams, un des meilleurs titres de Colors. De Girl jusqu’à l’infernale finale de E-pro, Beck et ses sept musiciens ont ensuite tout laissé sur scène.

« MAINTENANT, ON VA AVOIR DU FUN »

Après avoir épuisé la liste des chansons au programme, Beck est passé au volet petit cours d’histoire musical du concert. « Maintenant, on va avoir du fun. Pas de règlement. »

Il a alors présenté chacun de ses musi- ciens, qui y allait à tour de rôle de quelques mesures d’un vieux succès new wave, disco ou pop des années 1970-80. Ça tirait dans toutes les directions. Les Talking Heads ont côtoyé Phil Collins. Voyez le genre.

Plutôt réticents jusque-là, c’est à ce moment que les festivalie­rs se sont laissés prendre au jeu. Son presque rigodon à l’harmonica a charmé, puis sa requête pour des Plaines illuminées, pendant une seconde incursion en quelques minutes dans Where It’s At, a été reçue dix sur dix.

C’était malheureus­ement déjà le temps des au revoir après 80 minutes de musique. De la part d’un artiste avec un répertoire aussi impression­nant, et qui avait offert quelques chansons de plus à Laval, il y a deux jours, on en aurait pris davantage.

 ??  ??
 ??  ??
 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? Beck a offert une solide performanc­e et une revue de sa carrière de plus de 25 ans.
PHOTO SIMON CLARK Beck a offert une solide performanc­e et une revue de sa carrière de plus de 25 ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada