La poubelle de la Baie-james
Le dépotoir de Radisson déborde et répand ses ordures dans la forêt alentour
Le dépotoir de Radisson, à la Baie-james, déborde sans contrôle dans la forêt avoisinante où les ours se vautrent dans les détritus en tous genres, des couches aux sacs de croustilles, en passant par les canettes de bière.
L’endroit sert de poubelle à ciel ouvert aux résidents de Radisson, mais aussi aux entrepreneurs, aux travailleurs d’hydro-québec et à ceux des mines avoisinantes.
« Depuis quelques années, des poubelles il y a en a partout. Il y en a en quantité industrielle », témoigne Sylvain Paquin, un résident du secteur.
INTERDIT AU SUD
Le site n’étant pas clôturé, les déchets sont dispersés par le vent et les animaux sauvages viennent se servir.
Les localités de la Baie-james sont parmi les rares au Québec à avoir encore l’autorisation d’enfouir leurs déchets domestiques dans des lieux d’enfouissement en tranchées, où les poubelles sont simplement recouvertes de sable.
Au sud du Québec, cette pratique est interdite depuis janvier 2009. Mais au nord du 49e parallèle « le problème des matières résiduelles a toujours été pelleté par en avant », image le maire de Radisson, Daniel Bellerose.
JAMAIS RECOUVERTS
Légalement, les déchets doivent être recouverts toutes les semaines, mais M. Paquin indique que « depuis cinq ans, ça n’a pas été recouvert une seule fois ».
« En juin, on a décidé d’embaucher une firme pour régler ce problème de façon définitive d’ici la fin de l’automne », assure M. Bellerose, ajoutant qu’une rencontre avec le ministère de l’environnement est prévue dès la semaine prochaine.
Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, souligne que la gestion des détritus en milieu nordique est un problème grandissant à mesure que s’accroît la population sur place et que les grands projets s’y multiplient.
« Les quantités de matières générées ne justifient pas qu’on construise des dépotoirs et des centres de tri comme dans les grands centres. Alors, si on ne les enfouissait pas, il faudrait les ramener dans le sud, mais ça a un coût énorme », explique-t-il.
Pour Karine Lessard, qui a consacré sa maîtrise à la gestion des matières résiduelles domestiques dans le nord, à l’université de Sherbrooke, « des changements doivent être opérés en amont pour réduire la production de matières résiduelles domestiques ».
« Des activités de réduction, de réemploi, d’information et de sensibilisation doivent être mises en oeuvre », écrit-elle.