Le Journal de Quebec

Dure journée pour les favoris

Des incidents mécaniques ont coûté cher à Romain Bardet et Tom Dumoulin

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MÛR-DE-BRETAGNE | (AFP) L’irlandais Dan Martin, vainqueur de la 6e étape, a été le seul à exulter à l’arrivée à Mûr-de-bretagne, où deux des favoris du Tour de France, Romain Bardet et surtout Tom Dumoulin, ont perdu du temps sur incident mécanique.

Si le Belge Greg Van Avermaet a sauvé son maillot jaune, les perdants du jour se comptent en nombre. Même le quadruple vainqueur du Tour, le Britanniqu­e Chris Froome, a légèrement fléchi sur la fin pour terminer à 8 secondes de Dan Martin.

Froome a fait mieux toutefois que son dauphin de l’année passée, le Colombien Rigoberto Uran, classé à 11 secondes, au sommet de la côte de Mûr-de-bretagne, une montée de 2 kilomètres à 6,9 % de pente.

Pour Bardet et Dumoulin, malchanceu­x au possible, l’addition est plus salée. Le Français, roue arrière cassée à 4 kilomètres de l’arrivée, a dû prendre le vélo de Tony Gallopin et a franchi la ligne à 31 secondes du vainqueur.

« Ce sont les aléas », a soupiré l’auvergnat, qui a payé le prix de l’effort consenti. « J’ai limité, ça roulait déjà très vite quand mon problème est arrivé. »

Au classement provisoire, la meilleure chance française dans ce Tour se retrouve distancée d’environ une minute par la plupart de ses adversaire­s directs. Et de plus d’une minute et demie par le Gallois Geraint Thomas, le mieux placé de tous.

PÉNALITÉ COÛTEUSE

Dumoulin, lui, a été retardé avant les 5 derniers kilomètres. Le Néerlandai­s, vainqueur du Giro 2017, était pointé à plus de 30 secondes avant le pied de la montée.

Sur la ligne, son retard s’est élevé à 53 secondes. Une pénalité de 20 secondes, infligée par les commissair­es pour abri prolongé derrière la voiture de son équipe, a alourdi le passif.

« C’était juste de la malchance », a commenté le champion du monde du contre-la-montre. « J’ai percuté la roue devant moi et je devais changer la mienne. Je savais que je n’arriverais pas à revenir donc il fallait limiter la perte de temps. »

Pour la victoire, sa deuxième dans le Tour après son succès de Bagnères-de-bigorre en 2013, Dan Martin a attaqué à 1200 mètres de la ligne devant la foule du public breton.

« Il y avait vent de face. J’ai pensé que c’était peut-être un peu trop tôt, mais je ne voulais pas laisser passer l’occasion. Si j’attendais le sprint, j’étais perdant. Je me sentais fort et je me suis dit que si j’étais repris, je pourrais rester dans les roues », a expliqué l’irlandais, neveu de Stephen Roche, qui gagna en 1987 le Giro, le Tour et le Championna­t du monde.

L’EXCELLENCE DE DAN MARTIN

Derrière lui, Pierre Latour s’est rapproché sans parvenir à le rejoindre. À l’arrivée, il en a frappé le guidon de dépit. « Il n’a pas manqué grand-chose », a regretté le Français, premier lieutenant en montagne de Bardet.

Dan Martin, qui a quitté la Quick-step à l’intersaiso­n pour rejoindre la formation des Émirats, s’est projeté vers l’avenir : « Quoi qu’il se passe désormais, c’est du bonus après l’étape d’aujourd’hui. Mais je suis impatient de voir ce que je peux faire au classement général. »

À 31 ans, l’irlandais compte plusieurs pièces majeures (Liège-bastogne-liège, Tour de Lombardie) dans un palmarès d’excellence. Tant il peut briller dans les classiques que dans les grands tours, puisqu’il s’est classé 6e au classement final du Tour l’an passé.

Dans cette étape (181 km), l’équipe Quick-step a provoqué une bordure à plus de 100 kilomètres de l’arrivée en utilisant le vent de côté.

Plusieurs leaders d’équipes (Nibali, Quintana, Barguil, Zakarin, D. Martin, Fuglsang) ont été piégés, mais ont pu revenir après une dizaine de kilomètres. En revanche, l’équipe du Slovène Primoz Roglic, qui était relégué dans un troisième groupe, a dû mener la poursuite sur une vingtaine de kilomètres supplément­aires.

« J’AI LIMITÉ [LES DÉGÂTS], ÇA ROULAIT DÉJÀ TRÈS VITE QUAND MON PROBLÈME EST ARRIVÉ ». - Romain Bardet

Aujourd’hui, la 7e étape, la plus longue de l’épreuve (231 km), relie Fougères à Chartres pour une arrivée en théorie propice à un sprint.

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PHOTO AFP Le Français Romain Bardet grimace dans les derniers mètres de l’épreuve, hier. Une roue cassée à quatre kilomètres de l’arrivée l’a obligé à déployer de gros efforts afin de limiter les dégâts au classement général.

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