Le Journal de Quebec

Ambiance survoltée à Québec

- DOMINIQUE LELIÈVRE

L’euphorie de la Coupe du monde a envahi Québec, hier, jour de finale. Le match diffusé sur un écran géant au coeur du FEQ a attiré tant d’adeptes qu’il a fallu fermer l’accès au site au début de la rencontre.

Le parterre de la scène Fibe du Festival d’été de Québec, pouvant accueillir 2500 personnes, s’est rapidement rempli avant midi, si bien que des centaines d’autres se sont plutôt donné rendez-vous autour de la fontaine de Tourny.

« On est satisfait, ça ne rentre plus ! On s’attendait à une grosse participat­ion, et c’est encore mieux qu’anticipé. On est vraiment content », s’est réjoui Louis Bellavance, directeur de la programmat­ion au FEQ, qui a collaboré avec le Consulat général de France à Québec et la Ville de Québec pour permettre la diffusion.

La victoire de la France contre la Croa- tie par la marque de 4 à 2 a soulevé les milliers de partisans des Bleus venus vivre cet événement devant l’assemblée nationale. « Champions du monde ! Champions du monde ! », scandaient les Français de Québec, qui ont entonné plusieurs fois la Marseillai­se.

SOUVENIRS DE 1998

Ressortiss­ants français et croates avaient tous deux en mémoire la Coupe du monde de 1998, où la France avait justement battu la Croatie en demi-finale, avant d’accéder aux grands honneurs.

« C’est un rêve, c’est fantastiqu­e ! On l’a vécu en 98, j’ai le maillot, mais on va pouvoir mettre une deuxième étoile. On est super heureux », s’est exclamé Olivier Marszalek, un ressortiss­ant français, à la fin du match.

Dans le camp croate, qui comptait aus- si plusieurs membres, on ne se laissait pas abattre par le résultat, même si la revanche espérée ne s’est pas réalisée.

« Je suis quand même très fier de notre équipe. [...] Deuxième au monde, c’est quelque chose. C’est un exploit pour notre pays », a indiqué l’un d’eux, Branko Farkas.

« On a eu le bronze, l’argent... la prochaine fois, ça va être l’or ! », prédit-il.

Les partisans des Bleus étaient d’ailleurs nombreux à reconnaîtr­e à l’équipe adverse une énergie et un talent redoutable­s. À la mi-temps, aucun d’eux ne voulait tenir la victoire pour acquise.

« C’est 2 à 1 pour la France, d’accord, mais il y a eu un but contre son camp, il y a eu un penalty grâce à la [reprise] vidéo... C’est quand même un peu mitigé », mentionnai­t Laurent Navarro, au sujet des deux premiers

buts de la France.

AVEC LES CENDRES DE SON PÈRE

Évidemment, le drapeau tricolore et les maillots bleus étaient partout. Parmi les spectateur­s, Timothée (photo à droite) avait poussé l’audace jusqu’à couvrir tout son corps avec les couleurs de son pays natal. L’homme dans la vingtaine, qui habite le Québec depuis 16 ans, avait apporté les cendres de son père.

« C’est la première Coupe du monde sans lui, et je suis sûr qu’il aurait été encore plus fier que moi de voir l’équipe de France jouer aussi bien », a-t-il dit.

La fête s’est poursuivie dans l’ordre dans les rues de la colline parlementa­ire et du Vieux-québec, où un concert de klaxons s’est fait entendre pour célébrer la victoire.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le match a été fertile en rebondisse­ments et a provoqué des émotions fortes chez les partisans de Québec, dont celui-ci, qui avait même teint les poils de sa barbe pour l’occasion.

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