Lent départ pour l’industrie aéronautique québécoise
Des milliards $ en commandes, mais aucune pour l’a220 d’airbus/bombardier
Le plus important salon aéronautique de l’année s’est ouvert hier à Farnborough, en banlieue de Londres, avec une cascade de commandes d’avions, mais l’industrie aéronautique québécoise est restée sur les lignes de côté.
Les géants Airbus et Boeing se sont partagé des commandes d’une valeur totale de 54 milliards $ US (72 milliards $ CA). Parmi les entreprises québécoises, CAE a été la seule à faire une annonce d’importance hier : la vente de cinq simulateurs de vol à Qatar Airways.
L’avionneur brésilien Embraer a damé le pion à Bombardier avec une commande de 1,1 milliard $ US (1,45 milliard $ CA) de United Airlines pour 25 avions E175, un contrat que la multinationale québécoise convoitait avec ses jets régionaux CRJ.
On a également appris hier que la grande compagnie africaine Ethiopian avait suspendu son projet d’acquérir des A220, nouveau nom de la C Series.
PLUS TARD CETTE SEMAINE ?
Ceci dit, la gamme d’avions créée par Bombardier avec l’aide de Québec, qui est désormais contrôlée par Airbus, pourrait connaître de bonnes nouvelles d’ici la fin de la semaine.
D’abord, Steven Udvar-hazy, fondateur de l’influent loueur d’avions d’air Lease, a évoqué à Bloomberg une possible commande d’a220. D’après lui, la prise en charge du programme d’avions par Airbus « a tout changé en termes de crédibilité ».
Ensuite, toujours selon Bloomberg, le fondateur du transporteur américain à bas prix Jetblue, David Neeleman, s’apprête à finaliser avec Airbus une commande pour 60 avions A220 d’une valeur théorique de 5,4 G$ US (7,1 G$ CA). Les appareils serviraient à lancer un nouveau transporteur, pour l’instant connu sous le nom de Moxy.
ENCORE DE GROS RABAIS
Le montant réel du contrat risque toutefois d’être bien inférieur, puisque Airbus semble poursuivre la stratégie amorcée par Bombardier avec la C Series, c’està-dire de consentir d’importants rabais aux acheteurs des avions A220.
L’agence Moody’s estime que Jetblue paiera tout au plus 1,7 G$ US pour les 60 appareils A220-300 commandés la semaine dernière, soit une réduction de 70 %.
C’est pour cette raison qu’airbus tient mordicus à réduire les coûts de production des avions A220, qui sont actuellement assemblés à Mirabel et qui le seront également en Alabama à partir de l’an prochain.
Le président de Bombardier Aérostructures, Michael Ryan, a confié hier à la BBC qu’airbus a demandé des « baisses de prix de 20 % » à l’ensemble des fournisseurs du programme A220.
Cela comprend Bombardier, qui fabrique notamment les ailes des A220 à son usine de Belfast, en Irlande du Nord. M. Ryan n’a pas exclu que des suppressions de postes soient nécessaires pour atteindre la cible.