Des heures d’angoisse pour les proches des pêcheurs
Les deux collègues qui ont sombré dans le lac Saint-louis introuvables
Les proches de deux hommes disparus alors qu’ils pêchaient sur le lac Saint-Louis n’ont pas fermé l’oeil de la nuit et sont restés sur la berge toute la journée, hier, dans l’espoir de les revoir vivants.
Mathieu Dickner, 37 ans, et Olivier Thibert, 30 ans, deux collègues de l’entreprise de forage et de sciage de béton Formax de Beauharnois, manquent à l’appel depuis 22 h, lundi soir.
C’est la conjointe de M. Dickner, Nancy Dubuc, qui a remarqué l’absence de ce dernier à son retour du travail. La mère de trois filles a composé le 9-1-1 sur-le-champ, puis s’est précipitée à la marina de Melocheville. Elle ne l’a pas quittée depuis.
PREMIÈRE SORTIE
« C’était sa première sortie de pêche sur ce lac », confie-t-elle, sous le choc.
L’embarcation des deux hommes a finalement été repêchée, vide et à la dérive, par la garde côtière, hier matin, aux alentours de 2 h.
Le moteur manquant laisse croire qu’ils auraient chaviré.
« Leur patron a fait fermer la shop et a dit à tous les gars qui avaient des embarcations de venir aider aux recherches », a expliqué l’oncle d’un des deux disparus.
Les plongeurs de la Sûreté du Québec, la garde côtière et les nombreux bénévoles qui se sont mobilisés ont arpenté le plan d’eau et ratissé les berges toute la nuit et toute la journée durant, pour retrouver la trace des deux amis.
PÊCHEUR EXPÉRIMENTÉ
Mais plus les heures passent, plus les espoirs s’amenuisent pour les dizaines de proches des deux hommes, venus assister aux recherches. Plusieurs d’entre eux se rassemblaient autour des enquêteurs qui venaient annoncer au compte-gouttes l’avancement des recherches.
« Dès que j’ai su ce qui s’était passé, je suis venue direct », a raconté la belle-mère de Mathieu Dickner, Valérie Dubuc.
Même chose pour plusieurs proches d’olivier Thibert, dont sa mère, Isabelle Tardif, qui s’explique mal les raisons de cette tragédie.
« Olivier, c’était vraiment un pêcheur expérimenté. On peut dire qu’il était né avec la canne à pêche dans les mains. Je vais rester ici jusqu’à ce qu’ils le retrouvent. »
CHALOUPE EN CADEAU
Selon le frère de Mme Tardif, Normand, son neveu prenait toutefois des risques en allant pêcher près du barrage de Pointe-des-cascades, où le courant est particulièrement fort.
Les membres de la famille de M. Thibert n’ont pu retenir leurs larmes lorsque l’embarcation où prenaient place les deux hommes a été remorquée en fin d’après-midi.
« La chaloupe que tu lui avais donnée en cadeau », a murmuré Normand Tardif à sa soeur.