L’association des dermatologistes se défend
La présidente assure que la plaignante a été prise en charge par une dermatologue
L’association des dermatologistes du Québec s’est défendue hier de privilégier les soins esthétiques aux soins médicaux, pendant que la classe politique qualifiait « d’inacceptables » les délais dans le régime public.
« C’est très délicat comme situation, mais je vous assure que j’ai la preuve que [Suzanne Roy] a été vue en consultation en dermatologie », plaide la présidente de l’association, la Dre Dominique Hanna. Elle soutient du même souffle que son code déontologique l’empêche de parler de ce cas précis.
Hier, Le Journal relatait l’histoire de Mme Roy, de Drummondville, qui se dit incapable d’obtenir un suivi médical en dermatologie après cinq mois de recherche. À la seule clinique de sa localité, on lui a dit que l’attente était de 4 ans, alors qu’un appel du Journal pour des injections de Botox démontrait qu’un rendez-vous était possible le jour même.
DEUX VERSIONS
La Dre Hanna soutient que Mme Roy « a été vue et prise en charge par une dermatologue le 23 mai 2018 ».
Or, Suzanne Roy garde un tout autre souvenir de sa visite. Elle confirme s’être rendue à la clinique, après plusieurs appels de sa part. « Une employée a regardé ma plaie et m’a dit : “C’est bien beau, ça”. Je lui ai demandé si la dermatologue me ferait un examen complet et elle m’a dit : “On n’a pas le temps de faire ça” », relate-t-elle.
La dermatologue n’aurait que regardé la plaie, et ce, même si le chirurgien qui a reti- ré un cancer à Mme Roy avait recommandé un examen complet. « Si elle juge qu’elle n’est pas satisfaite de sa consultation, c’est autre chose », répond la Dre Hanna.
L’association ajoute que le régime public compte 195 dermatologues, plutôt que le nombre de 129 fourni par le ministère de la Santé, qui n’inclut que ceux qui pratiquent dans les hôpitaux.
PRIORISER
« C’est un problème historique, qui va toujours exister et qui est mondial », explique le ministre Gaétan Barrette, sur les dermatologues qui peuvent à la fois pratiquer au public et au privé.
Pour sa part, François Paradis de la Coalition avenir Québec dit que les spécialistes devraient prioriser les soins aux personnes malades dans le régime public, vu l’ampleur des problèmes d’accès.