La dénucléarisation de la Corée du Nord « ne presse pas »
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a affirmé hier qu’il n’y avait pas de date butoir pour la dénucléarisation de la Corée du Nord, après avoir estimé qu’elle allait débuter « très rapidement ».
« Les discussions continuent et se déroulent très, très bien » et « les relations sont très bonnes », a assuré le président des États-unis devant la presse, expliquant en avoir parlé la veille à Helsinki avec son homologue russe Vladimir Poutine. « Nous ne sommes pas pressés », « il n’y a pas de date butoir », a-t-il ajouté, soulignant qu’il s’agissait d’un « processus ».
Donald Trump a rencontré le 12 juin à Singapour Kim Jong-un lors d’un sommet historique au cours duquel le dirigeant nord-coréen a « réaffirmé son engagement » en faveur de « la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ». Mais cette déclaration d’intention n’a fait l’objet d’aucune précision sur le calendrier et les modalités de ce processus.
Plus d’un mois plus tard, aucune avancée concrète n’a été annoncée et Pyongyang a même dénoncé des « demandes unilatérales et avides » des Américains.
Quant à l’administration Trump, elle n’affiche plus le même empressement, elle qui affirmait avant le sommet que la dénucléarisation devait intervenir « sans délai », et qui assurait après le 12 juin qu’elle débuterait « très rapidement ».
Kim Jong-un « a compris l’urgence » de la dénucléarisation, avait rapporté le lendemain de la rencontre de Singapour le secrétaire d’état américain Mike Pompeo. Il avait estimé que « l’essentiel du désarmement » nucléaire nord-coréen devrait intervenir d’ici la fin du premier mandat de Donald Trump, fin 2020.
KIM JONG-UN INSATISFAIT
À Pyongyang, hier, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a étrillé les cadres du régime lors de visites d’inspection pour l’inefficacité d’un certain nombre d’installations, ce qui témoigne selon les analystes de la volonté de Pyongyang de mettre l’accent sur le développement économique.
Les « visites d’orientation sur le terrain » sont le pain quotidien des médias officiels nord-coréens, qui publient des images du numéro un accompagné d’officiels attentifs, carnets de notes à la main.
Par exemple, à la centrale électrique d’orangchon, qui n’est achevée qu’à 70 %, M. Kim s’est dit « sans voix tant il était épouvanté », selon l’agence KCNA. Il n’est pas rare que les critiques fusent lors de ces visites « de terrain », mais la virulence de ces propos est inhabituelle.