Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Mon Dieu à moi est en moi

J’ai remarqué dernièreme­nt qu’on parlait beaucoup de croyances et de religion dans votre chronique. Ce qui me frappe, c’est que dès que vous ou qu’un de vos lecteurs semble contester ou refuser une croyance, il y a une réaction viscérale, parfois même violente chez les croyants qui se sentent attaqués. Au fond, ils voudraient que tout le monde partage leur croyance, parce que dans leur esprit, elle est la seule vraie.

Je sais par expérience personnell­e qu’on peut croire à un Dieu sans ressentir le besoin de convaincre son entourage du bien-fondé de sa croyance. Ma croyance intime en mon Dieu s’est forgée sur mon lit de douleur après une opération.

En plein coeur de mes souffrance­s, une petite phrase du Tao Te King s’était imposée à moi comme la seule vérité à croire : « Le Dieu qui réside en mon sein peut me bouleverse­r au plus profond de moi-même. Il règne au-dessus de toutes mes énergies, mais ne peut rien mouvoir au-dehors. »

En résumé : mon Dieu règne sur moi et peut tout sur moi, mais sur personne d’autre. Et en conséquenc­e, je le prie régulièrem­ent de m’aider à continuer de vaincre mes compulsion­s, mes impulsions, mes angoisses et mes anxiétés. Vous n’avez pas idée à quel point il entend mes prières et m’aide à m’améliorer.

Est-ce un effet placebo ? Est-ce un dialogue avec mon surmoi, mon âme profonde, que j’entretiens ainsi ? Peu importe dans le fond. Ce qui importe avant tout, c’est que ça me fasse du bien à moi. C’est ainsi que je voulais témoigner de ma croyance en ce Dieu éternel personnel qui m’a libéré de mes angoisses existentie­lles. Un homme en paix

Je pense qu’il n’est pas important de mettre le doigt sur ce qui se passe réellement quand une personne croit à plus grand qu’elle-même. Les raisons qui vous motivent sont suffisante­s pour justifier ce que vous ressentez. Votre Dieu intérieur comme vous l’appelez pourrait effectivem­ent correspond­re au surmoi dont parlait Jung. Soit le moi plus profond que le moi conscient. Celui qui a présidé à notre venue sur terre et qui, dans mon esprit, perdure dans l’univers après notre décès. La notion d’âme, quoi !

D’où provient la violence ?

Quand je vois ce qui se passe ici et dans le monde, je rends la télévision responsabl­e de la violence qui résulte de la présentati­on qu’elle fait de tous ces actes barbares. Sans parler des production­s de fiction qui en abusent aussi.

Ça marque le cerveau des enfants, et ça les ancre dans la violence dans une période où ils ne sont pas encore aptes à départager le bien du mal. Ma mère avait raison de dire que c’était mauvais pour les jeunes de voir toutes ces atrocités. Encore aujourd’hui, ça me dérange en tant qu’adulte de voir ce que nous propose la télé.

Est-ce que les reporters font ça pour répondre aux désirs des patrons de presse qui veulent de plus en plus de sang pour attirer les foules ? Comment font-ils pour être bien dans leur peau après avoir étalé toutes ces horreurs ? Je remarque que depuis la Révolution tranquille, nos valeurs familiales ont chuté. Nombreux sont ceux qui n’ont plus la foi et qui ne savent pas distinguer le bien du mal. Triste société ! Denis

Les jeunes ne la regardent pas, la télé, mon cher. Ce sont des gens de votre âge qui la regardent. Quand les reporters parlent de massacres, qu’on reproduit de tels massacres dans des oeuvres de fiction, c’est parce qu’ils existent déjà dans la réalité. Et entre vous et moi, l’accès internet étant la première source de connaissan­ce de ce qui se passe dans le monde, ne vaut-il pas mieux mettre l’accent sur la nécessité d’instruire et de bien informer nos jeunes pour faire face à une réalité qu’ils côtoient sur leur propre téléphone cellulaire ?

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