Le Journal de Quebec

Explosion au centre-ville

Riley Pickrell, de l’équipe du Canada, remporte la première étape

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

VAL-D’OR | Raoul Duguay a longtemps chanté « les cuisses grosses comme des troncs d’arbre » pour vanter les défricheur­s de son Abitibi, mais il devra maintenant apprendre qu’il s’en fait des aussi grosses à Victoria. Riley Pickrell s’est arraché du train dévalant au centre-ville de Val-d’or pour donner à l’équipe du Canada la victoire à la première étape du Tour de l’abitibi, hier soir.

Au terme de la course sur route de 113 km lancée à Rouyn-noranda, le jeune homme de Colombie-britanniqu­e, tout en jambes, a expliqué par son explosion dans les 100 derniers mètres pourquoi il avait remporté l’épreuve du critérium au récent Championna­t canadien junior au Saguenay et pourquoi il est aussi un adepte accompli de la piste.

« Gagner la première étape procure de la confiance au reste de l’équipe, c’est certain. C’est vraiment important [pour la suite du Tour], mais ce n’est pas crucial », a com- menté le coureur âgé de seulement 17 ans, donc à sa première année chez les juniors.

MOYENNE DE 47 KM/H

Quand la plus importante course par étapes au monde dans cette catégorie célèbre sa 50e édition, le déroulemen­t de la course d’hier nous a rappelé l’écart prodigieux qui sépare notre époque à celle de ses débuts en 1969. Après deux heures de course, la radio interne du Tour nous a indiqué que la moyenne de l’épreuve atteignait 47 km/h. « Hein ? », a-t-on pris conscience.

Les deux heures et demie de ce match se sont jouées dans une série d’attaques, de chasse et de relances. L’équipe de France et celle du Canada se sont montrées particuliè­rement en appétit. Entre autres à Rivière-héva, Thomas Schellenbe­rg, le coéquipier de l’éventuel gagnant de l’étape, a pris la poudre d’escampette en solo durant une dizaine de kilomètres, ce qui a eu pour effet d’augmenter la tension dans un peloton déjà nerveux dès le départ.

STRATÉGIE PROFITABLE

En usant à la longue les grosses équipes, dont celle nationale des États-unis et du champion défendant Riley Sheehan, les Canadiens ont réussi l’une des options sur laquelle ils avaient misé. Garder ainsi leur bombe à retardemen­t de Pickrell dans le peloton, durant le circuit de trois boucles de 3 km dans les rues de Val-d’or en guise de dessert, a offert l’issue espérée.

« On a travaillé pour lui. On s’est dit que si on arrive au circuit, on va essayer de jouer au sprint et ça a fonctionné », a confié Robin Plamondon, l’un des trois Québécois dans l’équipe à la feuille d’érable.

« Nous avions donné plusieurs options à nos gars durant la journée, mais celle qu’on attendait le plus était celle de terminer au sprint final. Avec Riley comme champion canadien, il est tellement explosif, alors nous savions que nous aurions une chance », a ajouté Scott Mcfarlane, directeur de l’équipe.

Ce Riley Pickrell aura le loisir de nous refaire le coup, aujourd’hui, lors de l’épreuve sur route de 137 km avec départ et arrivée à Val-d’or, via Senneterre et Barraute. Dans cette distance presque au maximum des 140 km autorisé par l’union cycliste internatio­nale, un scénario identique pourrait se répéter si le peloton rentre groupé.

Raoul Duguay n’a-t-il pas vénéré aussi dans son hymne célèbre sur l’abitibi ceux qui ont « du front tout le tour de la tête » ?

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PHOTO COURTOISIE TOUR DE L’ABITIBI VINCENT DROUIN Riley Pickrell, de l’équipe du Canada, lève les bras au ciel pour remporter au sprint final la première étape du Tour de l’abitibi.
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