Le Journal de Quebec

« J’ai mis mes tripes sur la table »

Alaphilipp­e donne sa 1re victoire à la France, Van Avermaet garde le jaune pour le moment

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LE GRAND-BORNAND | (AFP) L’entrée dans les Alpes a coïncidé avec le premier succès français : Julian Alaphilipp­e a gagné la 10e étape du Tour de France, hier au Grand-bornand, où le Belge Greg Van Avermaet a prolongé son bail avec le maillot jaune.

Alaphilipp­e, qui a hérité du maillot à pois du meilleur grimpeur, a signé sa première victoire dans le Tour, lui qui était passé à plusieurs reprises près du succès en 2016 lors de ses débuts.

La première des trois étapes alpestres, au lendemain de la journée de repos, a laissé les écarts inchangés entre la plupart des favoris. Hormis pour le grand perdant du jour, le Colombien Rigoberto Uran, dauphin de Chris Froome l’an passé dans le Tour.

Uran, couvert de pansements après sa chute dimanche sur les pavés de l’étape de Roubaix, a lâché prise sur le haut du col de la Colombière, la dernière ascension du jour. Il a cédé finalement plus de deux minutes et demie à ses adversaire­s directs.

D’autres outsiders ont également fléchi quand l’allure a été relancée par les coéquipier­s de Froome dans les derniers hectomètre­s de la Colombière, où le vent soufflait de face. Le Polonais Rafal Majka, le Russe Ilnur Zakarin, le Luxembourg­eois Bob Jungels et le Néerlandai­s Bauke Mollema ont limité la casse à une cinquantai­ne de secondes.

À FOND

« Aller chercher une victoire sur le Tour de France, c’était un rêve pour moi. Je l’ai réalisé aujourd’hui, avec la manière en plus », a réagi Alaphilipp­e après la ligne.

« Je savais que c’était une étape où, si je voulais gagner, je devais être en échappée. J’ai tout donné dans le final, j’ai puisé au fond de moi-même, j’ai mis mes tripes sur la table », a expliqué le Français, qui court pour l’équipe Quick-step depuis ses débuts en 2014.

À 26 ans, le puncheur de Montluçon a mis fin à une série de frustratio­ns ( voir autre texte). Première classique, la Flèche wallonne, en avril. Et première étape du Tour, la 12e victoire de sa carrière.

Pour l’anecdote, il avait enlevé l’année précédente l’étape du Tour de l’avenir arrivant (dans le sens inverse) au plateau des Glières, qu’il a franchie en tête, hier, sur le parcours de 158,5 kilomètres menant au Grand-bornand.

Pour gagner, Alaphilipp­e a rejoint avant le sommet de Romme, l’avant-dernier col de la journée, l’estonien Rein Taaramae qui avait pris les devants. Dans la Colombière, dernière difficulté, « Alafpolak » (son surnom sur Twitter) a creusé l’écart et a basculé au sommet avec une marge d’une minute et demie.

VAN AVERMAET SCEPTIQUE

Dans sa volonté de défendre son maillot jaune, Van Avermaet a eu le cran de se mêler à l’échappée du jour. Il a suivi une tactique déjà adoptée en 2016 dans les Pyrénées, lors de l’étape du lac de Payolle.

Le champion olympique de Rio a lâché prise dans le col de Romme. Mais il a franchi la ligne, bien avant le premier peloton regroupant la plupart des favoris.

« J’ai de bonnes jambes encore », s’est félicité le Belge (4e de l’étape) qui a porté à 2 min 22 s son avance sur le Gallois Geraint Thomas.

La 11e étape, ramassée à 108,5 kilomètres entre Albertvill­e et La Rosière, alterne montées et descentes pour se conclure sur les pentes du col du Petit-saint-bernard.

« Trois ascensions dures, c’est trop pour moi, a annoncé le Belge. J’ai zéro chance d’être en jaune à La Rosière. »

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PHOTO AFP Julian Alaphilipp­e franchissa­nt le fil d’arrivée à Le Grand-bornand.

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