Ford impose sa marque
SAINT-ANDREWS | Après l’alliance Couillard-wynne des dernières années, l’arrivée de Doug Ford a jeté un froid sur les relations entre le Québec et l’ontario, comme le démontre le Conseil de la fédération qui se déroule jusqu’à aujourd’hui au Nouveau-brunswick.
Le premier ministre Philippe Couillard et son homologue ontarien ont fait une courte marche pour les caméras hier, mais aucune réunion de travail entre les deux hommes n’est prévue durant le sommet de deux jours. « C’est la première fois qu’on se rencontre, rappelle Philippe Couillard. Quand on rencontre les gens pour la première fois, on y va progressivement. »
STRATÉGIE À REVOIR
Mais, pour le politologue Éric Montigny, l’arrivée de Doug Ford à la tête de l’ontario constitue un « refroidissement » dans les relations entre le Québec et la province voisine. « L’ensemble de la stratégie de Philippe Couillard sur les questions interprovinciales reposait sur cette relation avec l’ontario. Avec l’arrivée de Doug Ford, une partie de cette stratégie vient de s’effondrer », estime le professeur adjoint à l’université Laval.
Le nouveau premier ministre ontarien impose une nouvelle dynamique, poursuit-il, et le Québec n’est plus au coeur de celle-ci. Par exemple, l’appui de l’ontario à la contestation de la taxe du carbone par la Saskatchewan ( voir autre texte) a dominé les discussions de couloirs, hier. « Doug Ford bouscule l’agenda des premiers ministres qui, comme monsieur Couillard, voulaient parler de commerce intérieur », souligne Éric Montigny.
IMMIGRATION
La popularité du nouveau premier ministre ontarien était d’ailleurs évidente dès son arrivée mercredi au cocktail d’ouverture du Conseil de la fédération, où Doug Ford a multiplié les selfies.
Malgré les philosophies divergentes entre les deux élus, Philippe Couillard assure que la relation entre le Québec et l’ontario demeure solide. « Le “Canada central” — le Québec et l’ontario — demeure 50 % de la population, plus de 50 % de l’économie. Nos entreprises sont fortement imbriquées les unes dans les autres », a-t-il énuméré, assurant que son homologue et lui sont déterminés à poursuivre dans cette direction.
Les deux premiers ministres ont d’ailleurs trouvé quelques points d’entente hier. Ils ont publié un communiqué conjoint exigeant qu’ottawa dédommage « entièrement » les provinces pour les coûts qui résultent de l’immigration irrégulière.
Doug Ford a également accepté de réitérer « l’importance de la gestion de l’offre pour l’économie canadienne », un enjeu prioritaire pour le Québec face aux menaces protectionnistes du président Trump.