La Fondation Dédé Fortin cesse ses activités
La Fondation Dédé Fortin n’est plus. L’organisme à but non lucratif, qui s’occupait d’amasser des fonds pour lutter contre le suicide, a cessé ses activités après 12 ans d’engagement bénévole.
Dans un message publié sur internet au fondationdedefortin.com, les administratrices Hélène et Sylvie Fortin, les soeurs du défunt chanteur des Colocs, qui s’est tragiquement enlevé la vie en mai 2000, confirment la nouvelle.
DÉCISION DÉCHIRANTE
Depuis sa création en 2006, la Fondation Dédé Fortin a été en mesure de verser des milliers de dollars à divers organismes qui contribuent à promouvoir la prévention du suicide, soulignent Hélène et Sylvie Fortin. « Cependant, un certain essoufflement s’est installé, écrivent-elles. Même si nous aurions aimé poursuivre l’aventure, cesser les activités nous semble être la bonne décision à prendre. »
En vacances en famille, Hélène et Sylvie Fortin ont décliné notre demande d’entrevue. Joint au téléphone, le frère d’andré « Dédé » Fortin, Réal Fortin, qui gère la succession du chanteur, parle d’une décision déchirante pour ses soeurs.
« Parce que c’est Dédé Fortin… Parce que c’est le suicide… Mais c’est trop d’ouvrage. C’est difficile de ramasser des fonds. »
ENCORE TABOU
La réflexion concernant la Fondation Dédé Fortin s’est amorcée l’an dernier, confie Réal Fortin. Ce dernier déplore le peu d’argent gouvernemental alloué au combat contre le suicide. « Il n’y a pas de budget pour ça... La fondation fait son possible, mais c’est dur. Le suicide et les maladies mentales, c’est encore tabou. »
Après avoir porté la fondation à bout de bras pendant plusieurs années, Hélène et Sylvie Fortin ont choisi de « prendre un break », résume leur frère. « Il ne faut pas se rendre malade avec ça. Ce n’est pas à notre famille de supporter la prévention du suicide au Québec. »
La Fondation Dédé Fortin versera l’argent contenu dans ses caisses à des organismes de prévention du suicide, indiquent Hélène et Sylvie Fortin sur internet. Elles encouragent les gens à faire des dons au Centre de prévention du suicide de leur région.
AVENUES ENVISAGÉES
Bien qu’elles aient annoncé la fin des activités de l’organisme, Hélène et Sylvie Fortin continuent d’« évaluer les possibilités », précise Réal Fortin. Des pourparlers de partenariat ont également été engagés avec d’autres fondations.