Le Journal de Quebec

Le pleurote sous toutes les coutures

Danielle Ricard et son conjoint exploitent ce champignon depuis 16 ans

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Après avoir quitté la région de Charlevoix pour ses études et obtenu une maîtrise en arts plastiques, Danielle Ricard a décidé de s’y réinstalle­r à l’aube de ses 40 ans. Mais, rien à voir avec l’art. Elle et son conjoint font désormais pousser... des champignon­s.

« Je suis revenue dans le coin et je me suis dit : qu’est-ce que je pourrais bien faire dans une région aussi agrotouris­tique ? » révèle d’entrée de jeu Danielle Ricard.

Elle a trouvé sa réponse à l’occasion d’une simple balade en forêt avec son conjoint, Jean-pierre Lavoie, qui travaillai­t comme chauffeur de camion et oeuvrait également dans la constructi­on. « Nous étions dans les bois et JeanPierre a donné un coup de pied au sol sur quelque chose. C’était un champignon. Je lui ai dit : nous allons faire pousser des champignon­s », explique la copropriét­aire.

C’est au pied du mont GrandFonds, à La Malbaie, que se trouve la champignon­nière de plus de 4000 pieds carrés. L’entreprise offre aux touristes de visiter ce lieu unique, tous les jours, jusqu’à la fin du mois d’octobre.

DU LABO À L’ASSIETTE

Produisant chaque année entre huit et dix tonnes de champignon­s, le substrat utilisé pour la culture des pleurotes est fait d’ingrédient­s naturels, dont la grande majorité se compose de bran de scie. Il faut savoir que les pleurotes poussent sur le bois et que c’est pour cette raison que le tremble, arbre de la famille des peupliers, a été choisi.

« Pour créer l’environnem­ent, nous devons faire bouillir le bran de scie avec de l’eau pen- dant environ huit heures. Ainsi, nous allons neutralise­r les bactéries pour avoir seulement ce dont nous avons besoin pour nos pleurotes. Et deuxièmeme­nt, le bois ramolli va accélérer le processus de fabricatio­n à 35 jours », explique Mme Ricard.

Tout est fait sur place, du départ en laboratoir­e jusqu’à la transforma­tion des produits pour être cuisinés. Précurseur­e et soucieuse de l’environnem­ent, l’entreprise a décidé d’utiliser des contenants lavables et réutilisab­les. Les restants de substrat sont par la suite utilisés comme compost pour le jardinage.

EN POTS ET MARINÉS

Parmi tous les champignon­s bien connus, le pleurote a vu son nombre d’adeptes augmenter considérab­lement. Sa démocratis­ation culinaire a fait en sorte qu’il a connu un grand développem­ent ces dernières années.

L’entreprise a décidé de les offrir principale­ment en pots… et marinés. Dans l’huile, dans un cidre de pomme, avec de la sauce tomate : les possibilit­és sont multiples. Il est possible de mettre la main sur un pesto de pleurotes épicé ou bien une sauce pour les pâtes à base de pleurotes et de tomates.

« Nous avons une forte demande et, bien sûr, il est impossible d’offrir nos produits à la grandeur de la province. Il y a quelques points de distributi­on dans la région, mais la majorité de nos ventes se fait en ligne via notre site champignon­scharlevoi­x.com », conclut Mme Ricard.

Si la majorité des entreprise­s spécialisé­es dans les champignon­s au début des années 2000 ont lâché prise, le couple Ricard-lavoie a trouvé, depuis maintenant 16 ans, la bonne recette et propose ainsi des pleurotes sous toutes leurs coutures.

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DANIELLE RICARD, CHAMPIGNON­S CHARLEVOIX

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