Le Journal de Quebec

Un retour en force du sida est redouté

Le manque d’argent pour sa lutte serait un problème

- ÉTIENNE PARÉ

Le manque de fonds pour soutenir la lutte contre le sida pourrait contribuer au retour en force du virus, ont prévenu des experts réunis, hier, à Amsterdam, pour l’ouverture de la Conférence internatio­nale sur cette maladie.

« Les avancées qu’on a connues dans les dernières années en Afrique restent très fragiles. Pour rencontrer nos objectifs, les gouverneme­nts doivent plus s’engager », prévient le Dr Réjean Thomas, fondateur de la Clinique l’actuel, joint aux Pays-bas pour commenter la sortie de l’ancien directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, Mark Dybul.

ENCORE TRUMP

Un peu plus tôt, M. Dybul s’était inquiété que la croissance démographi­que de certains pays africains, où le virus est toujours omniprésen­t, cause une recrudesce­nce du VIH.

Pourtant, le nombre de nouveaux cas à l’échelle mondiale est en baisse constante depuis des années.

Ces progrès pourraient cependant être mis à mal par l’administra­tion Trump, qui n’a jamais caché son intention de diminuer la contributi­on financière du gouverneme­nt américain au PEPFAR, un programme mis sur pied par George W. Bush en 2003 pour lutter contre le sida dans le monde.

« Malgré toutes les critiques qu’on ait pu faire à Bush, on se rend compte qu’il n’était pas si pire que ça. Le PEPFAR a eu un énorme impact en Afrique. Si les Américains se désengagen­t, ça va faire très mal », craint Réjean Thomas.

En 2016, les deux tiers des fonds gouverneme­ntaux contre le sida provenaien­t de Washington. Malgré tout, L’ONU évalue déjà à 7 milliards de dollars par an le manque à gagner pour que le VIH ne soit plus une menace d’ici 2030.

À l’échelle canadienne, l’épidémie est en voie d’être contrôlée, mais le gouverneme­nt n’a pas de quoi « faire la leçon aux autres », selon Réjean Thomas.

« Si la situation s’améliore, c’est uniquement à cause des traitement­s, qui se sont considérab­lement améliorés depuis 10 ans. Certaineme­nt pas parce qu’il y a plus de prévention qu’avant », tranche-t-il.

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RÉJEAN THOMAS Médecin

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