Le Journal de Quebec

Trudeau, Ford et le Québec

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se municipale karine.gagnon @quebecorme­dia.com

Bien des observateu­rs politiques s’attendaien­t à ce que Justin Trudeau profite du remaniemen­t ministérie­l pour ajouter des Québécois à son équipe et ainsi maximiser ses chances de victoire aux élections fédérales.

C’est finalement un seul ministre provenant du Québec qui s’est ajouté, pour un total de sept sur 35, soit un peu moins que le poids démographi­que du Québec au sein du Canada. Décidément, le premier ministre canadien ne semble pas empressé de consolider et de maximiser ses appuis au Québec. Les ministres poids lourds émanant du Québec sont très peu nombreux, tout comme le Québec est peu représenté à l’intérieur des comités importants de la Chambre des communes.

Pourtant, tel que l’ont déclaré des politologu­es au Journal la semaine dernière, on aurait pu croire que M. Trudeau tablerait sur la faiblesse du Bloc québécois pour renforcer ses chances de victoire aux élections fédérales en 2019.

Mais dans un contexte où il n’y a plus de débat référendai­re, et où l’ontario et les provinces de l’ouest se montrent beaucoup plus revendicat­eurs que le Québec, pourquoi se précipiter ?

POIDS DU QUÉBEC

En 2014, l’ex-premier ministre Lucien Bouchard avait causé des remous en déclarant que la présence du Bloc à Ottawa avait dilué le pouvoir du Québec au sein de la fédération.

Comme lui cette même année, le politologu­e Guy Laforest, devenu depuis directeur général de L’ÉNAP, s’était inquiété, dans un essai, du fait que depuis 50 ans, jamais le Québec n’avait été aussi peu présent dans les cercles du pouvoir à Ottawa.

Cela valait pour la compositio­n du cabinet, le conseil des ministres de Stephen Harper, la haute fonction publique et les instances gouverneme­ntales principale­s. « Collective­ment, jamais la voix du Québec n’a compté pour si peu », écrivait-il.

Non seulement la situation perdure, même si le Bloc est moribond, mais le poids de la province au sein de la fédération s’amenuise lui aussi.

Avec Doug Ford aux commandes de l’ontario, le Québec ne peut plus compter sur cette alliance avec son voisin pour ses revendicat­ions, si minces soient-elles sous le règne du Parti libéral du Québec. On en a eu l’illustrati­on lors du Conseil de la fédération, la semaine dernière. Et ce n’est qu’un début.

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