Stéphane Lafleur au lever du jour
Le chanteur-guitariste d’avec pas d’casque offre un moment de béatitude totale au Festif !
BAIE-SAINT-PAUL | À 5 h du matin, au soleil levant, avec le son des moutons qui bêlent, Stéphane Lafleur a livré une prestation mémorable qui va rester longtemps gravée dans les mémoires.
Il y a des moments comme ça et celui-là en était un. Des moments et des idées un peu folles menées à terme par le Festif ! de Baie-saint-paul.
Pendant que les festivaliers se remettaient des spectacles du début de nuit et que le centre-ville retrouvait, tout à coup, une espèce de calme, on préparait ce spectacle qui allait être présenté à guichets fermés.
Derrière l’hôtel & Spa Le Germain Charlevoix, le cinéaste, chanteur et guitariste de la formation Avec pas d’casque se pointe, sous les étoiles, sur un terrain dans une semi-obscurité. Une petite scène, sur laquelle on retrouve une vieille chaise et une lampe, est aménagée.
Stéphane Lafleur, qui participait au spectacle Desjardins, on l’aimetu, sur la grande scène, plus tôt en soirée, arrive avec sa guitare et un petit ampli.
UN PUBLIC ATTENTIF
Les premiers spectateurs arrivent. Certains sont un peu éméchés et en mode festif. Toujours debout, Clément Turgeon, directeur général et artistique du Festif !, modifie la configuration du site, disposant des fauteuils poires près de la scène.
« Vous n’avez pas idée. C’est capoté », a lancé Stéphane Lafleur, après être parti à rire, avant de se lancer dans La journée qui s’en vient est flambant neuve de l’album Astronomie. Un titre de circonstance.
Les gens sont hyper attentifs. Le vaste champ derrière s’allume. Un mouton s’égosille. Des couples sont enlacés. Des gens ont les yeux fermés. Certains sommeillent dans le calme du moment.
« Merci de m’avoir offert cette patente-là. C’est magnifique », a-t-il laissé tomber.
Durant une heure, Stéphane Lafleur a transporté le public avec ses chansons folk intimistes, dans une espèce de rêve éveillé où tout le monde était connecté. Tout en douceur et en sensibilité. Un moment de grande béatitude.
Il a pigé dans les albums d’avec pas d’casque, interprété la chanson Ôte-moi mon linge des Soeurs Boulay qu’il a écrite. Puis il a poursuivi Houston de Catherine Leduc, qui lui a passé son amplificateur, alors qu’un mouton s’est manifesté à la fin de la pièce. On a également pu entendre une vieille pièce jamais enregistrée portant sur le Noël de campeurs et deux nouvelles, dont une composée lors d’une résidence d’écriture avec Gilles Vigneault.
« JE SUIS TRÈS ÉMU »
Il fermera la lampe après Mon dos n’est pas une chaise, indiquant qu’on n’avait peut-être plus besoin de ça, avec le jour qui a commencé à s’installer.
« Je suis très ému de voir tous ces gens s’être déplacés. C’était tranquille. Les gens écoutaient. On n’avait aucune idée combien de personnes allaient se déplacer à cette heure-là. Je ne savais pas trop, non plus, à qui m’attendre. Est-ce que c’était pour être un public de fin de nuit ou de début de journée ? C’était finalement un hybride un peu des deux. J’ai l’impression que les fins de nuit ont quitté un peu avant les débuts de journée », a-t-il dit dans un court entretien après le spectacle.
Avec pas d’casque est à la fin du cycle de l’album Effets spéciaux. La formation a donc passé une semaine au Bic pour faire de la création.
« On est en tout début du processus d’écriture. Il n’y a pas de plan précis d’enregistrement et d’échéancier pour le moment. Il y a quelques nouvelles chansons, mais il en manque encore. C’est juste le fun de se retrouver », a ajouté Stéphane Lafleur.