Le Journal de Quebec

La Ville retire les affiches et est menacée de poursuites

La coalition syndicale évoque la liberté d’expression politique

- STÉPHANIE MARTIN

La Ville de Québec a retiré hier des affiches controvers­ées et enverra la facture aux syndicats qui les ont installées, malgré une mise en demeure et des menaces de poursuites.

Les syndicats et la Ville de Québec se sont engagés dans une guerre de tranchées, hier, alors qu’ils se sont renvoyé la balle dans le dossier des affiches anti-libéraux et caquistes installées par la coalition syndicale la semaine dernière dans Taschereau.

Dès le matin, les syndicats avaient affirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de se plier à la demande de la Ville de Québec de retirer celles-ci.

En l’espace de quelques minutes, sur l’heure du midi, les choses se sont bousculées. Malgré l’envoi d’une mise en demeure par les syndicats, la Ville a choisi de passer à l’action et a retiré les affiches avec l’intention d’envoyer la facture à la coalition.

La Ville précise que son règlement d’urbanisme interdit l’affichage non autorisé sur le domaine public en dehors de la période électorale. Celle-ci s’échelonner­a du 30 août au 1er octobre 2018.

Elle fait ainsi fi d’une mise en demeure envoyée quelques minutes plus tôt par les syndicats. « Indépendam­ment du contenu de votre réglementa­tion, les positions que vous avez prises dans cette affaire constituen­t une atteinte grave à la liberté d’expression garantie par les chartes », indique le document.

« ATTEINTE GRAVE »

Le représenta­nt du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Marc Ranger, a réitéré au Journal qu’il s’agit d’une « atteinte grave » puisqu’il est question de liberté politique.

La Ville n’a pas démontré qu’il y a un inconvénie­nt et qu’il y a urgence d’agir, selon M. Ranger, qui prône la tolérance.

« Toute tentative de la part de la Ville de Québec de retirer ses enseignes ou de les endommager entraînera immédiatem­ent des poursuites judiciaire­s contre celle-ci avec réclamatio­n de dommages punitifs et exemplaire­s pour abus de droit, mauvaise foi et violation des droits constituti­onnels de nos clients », écrivent les avocats des syndicats dans la mise en demeure.

« On est dans le débat de la liberté d’expression. Avant la campagne, on peut le faire et on va le faire, a indiqué Marc Ranger. Si la Ville se met à retirer les pancartes, on va en avoir d’autres. On va faire en sorte que notre affichage soit présent à Québec. »

L’OPPOSITION APPUIE LA VILLE

Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, appuie entièremen­t les actions de la Ville. « Notre position est la même. Les pancartes doivent être retirées rapidement », a-t-il plaidé, exigeant que les syndicats respectent le règlement d’urbanisme, comme tous les partis politiques le font.

« Je suis curieux de savoir si les syndiqués, qui paient des cotisation­s, sont d’accord avec ce que leur syndicat fait avec leur argent et avec les messages qu’il véhicule. »

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Hier, les cols bleus de la Ville de Québec ont retiré une à une les affiches qui avaient été installées sur les poteaux la semaine dernière par la coalition syndicale qui dénonce les libéraux et les caquistes.

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