Le Journal de Quebec

Bond des agressions sexuelles dénoncées

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Le nombre de plaintes d’agression sexuelle jugées fondées par les policiers québécois a explosé en 2017, révèlent de nouvelles données de Statistiqu­e Canada.

Le mouvement #Metoo aura manifestem­ent eu son effet au Québec. En 2017, le nombre de dénonciati­ons d’agression sexuelle de niveau 1 (qui ne comporte pas l’utilisatio­n d’une arme ou qui blesse, mutile ou défigure la victime) a bondi de 21 %, pour atteindre 5261, contre 4335 en 2016.

Idem pour les dénonciati­ons d’agression sexuelle contre les enfants qui ont augmenté de 25 % en à peine un an, nous apprennent les données de Statistiqu­e Canada publiées hier.

« En 2017, les médias et les réseaux sociaux ont par ailleurs accordé une grande attention à des campagnes comme #Moiaussi et #Etmaintena­nt, qui ont permis de sensibilis­er la population à la fréquence des agressions sexuelles et du harcèlemen­t sexuel et d’exiger la reddition des comptes », écrit l’organisme fédéral.

UNE PREMIÈRE EN 20 ANS

Le rapport d’hier marquait aussi la première fois en 20 ans que Statistiqu­e Canada reprenait le calcul des plaintes à la police jugées « non fondées », soit lorsque les policiers jugeaient qu’aucun incident n’avait été commis.

On y apprend notamment que c’est au Québec que la proportion d’agressions non fondées était la plus faible parmi les provinces et territoire­s. Seulement 9,7 % des plaintes ont été classées non fondées, comparativ­ement à la moyenne nationale de 14 %.

« Au cours de l’année 2017, des discussion­s portant sur l’inconduite sexuelle et la violence sexuelle étaient présentes de manière continue dans les médias et les réseaux sociaux, ce qui a probableme­nt eu une incidence sur le nombre d’agressions sexuelles signalées à la police », a indiqué Statistiqu­e Canada.

L’an dernier, un reportage du Globe and Mail rapportait que pas moins de 20 % des plaintes pour agression sexuelle au Canada étaient jugées non fondées.

CRIMES PLUS VIOLENTS

À l’échelle nationale, l’indice de gravité des crimes violents qui mesure le volume et la gravité des crimes violents déclarés par la police au Canada a augmenté de 5 % en 2017.

C’est d’ailleurs la troisième année de suite que le nombre et la gravité des crimes à travers le pays augmentent.

« Plus de la moitié de cette hausse s’explique par l’augmentati­on des taux d’affaires d’agression sexuelle de niveau 1, d’homicide et de vol qualifié déclarés par la police », explique l’étude de Statistiqu­e Canada.

Le nombre de tentatives de meurtre aussi augmenté de 4 % en un an à travers le pays, un phénomène particuliè­rement attribuabl­e a une hausse marquée au Québec (49 en 2017) à cause de la fusillade à la mosquée de Québec.

Le nombre d’homicides a aussi bondi un peu partout à travers le pays, dont au Québec (hausse de 39 % entre 2016 et 2017).

Fait particulie­r : Saguenay est la seule région métropolit­aine canadienne où il n’y a eu aucun homicide en 2017, note le rapport.

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SOURCE : STATISTIQU­E CANADA

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